Airbus abandonne le projet d'avion tout-électrique au profit de l'hybride

Airbus a décidé d'abandonner le projet d'avion tout-électrique "E-Fan" et de recentrer ses recherches sur un modèle hybride, a-t-on appris mardi auprès des syndicats, inquiets des possibles répercussions sociales.

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Réuni le 10 mars, le Conseil technique exécutif a décidé de "recentrer les efforts" déployés en faveur de l'E-Fan, un avion-école tout-électrique biplace, "vers l'élaboration d'un projet plus ambitieux", baptisé "E-Fan X" et qui vise le développement d'un prototype "hybride-électrique", selon un mémorandum de la direction que l'AFP a pu consulter.

L'E-Fan, lancé en 2011, avait hissé Airbus au rang de pionnier de l'aviation électrique. Le prototype, qui devait être commercialisé fin 2017, avait réussi le 10 juillet 2015 la traversée de la Manche, sur les traces de Louis Blériot, premier à le faire en 1909.

Cette nouvelle stratégie fait partie de la volonté d'"accélérer les recherches sur les vols électriques et hybrides", souligne le mémorandum d'Airbus.

Selon la CGT, il s'agit d'un "arrêt" pur et simple d'un "programme innovant et futuriste", estime le syndicat dans un communiqué intitulé "une hérésie historique".
"Le rêve se transforme en une formidable frustration et colère de tous ceux qui se sont investis dans ce magnifique défi technologique", selon le syndicat, minoritaire au sein du groupe Airbus.

"Cela mérite clarification, voir ce que ça engage, les conséquences que ça peut avoir sur les décisions prises sur des sites", déclare à l'AFP Françoise Vallin, coordinatrice pour la CFE-CGC, deuxième syndicat au sein du groupe.

Les chercheurs impliqués dans l'E-Fan et actuellement basés dans la région parisienne, sont déjà visés par un plan de suppression de 1.164 postes en Europe, qui comprend en particulier la fermeture du site de Recherche et développement de Suresnes (Hauts-de-Seine).

La construction d'une usine d'assemblage de l'E-Fan à Pau avait été promise en avril 2015. Jean-Paul Brin, adjoint au maire de Pau et président du syndicat mixte de l'aéroport de Pau qui était censé accueillir l'usine, a indiqué que le projet était au point mort. "Le projet est toujours repoussé. Je n'ai pas de réponse claire, j'attends des informations", a-t-il déclaré.

Le Comité européen d'entreprise a adressé un courrier au patron du groupe, Tom Enders, que l'AFP a pu consulter, demandant un rendez-vous afin que soient présentées aux personnels la nouvelles stratégie et ses "implications".

Aucune réponse n'a pour l'instant été apportée, a indiqué Jean-Marc Escourrou, coordinateur du Comité européen d'entreprise.

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