La Chine est le "pays idéal" pour l'A380, le modèle géant qu'Airbus peine à vendre, a expliqué mercredi Fabrice Brégier, numéro deux de l'avionneur européen lors de l'inauguration d'un centre de finition pour A330 à Tianjin, dans le nord de la Chine.
Eric Chen, président d'Airbus Chine, a assuré mardi devant quelques journalistes, lors de l'inauguration d'un centre de finition pour A330 à Tianjin, dans le nord de la Chine, que le pays pourrait, selon lui, passer commande "d'au moins soixante A380 sur les cinq à sept prochaines années".
J'attends un effet domino: dès qu'une compagnie aura passé un ordre d'achat significatif, les autres suivront, a-t-il fait valoir.
Fabrice Brégier, directeur général délégué d'Airbus, a partagé cet optimisme mais sans prévisions chiffrées.
La Chine, où Airbus écoule un quart de sa production mondiale, est "le pays idéal pour un A380", mais on n'en trouve que cinq dans les flottes des compagnies locales, a-t-il observé lors d'un point-presse.
"C'est l'avion parfait pour les marchés de masse, pour les aéroports souffrant de congestion", mal typique du secteur aérien chinois, a-t-il insisté. "Cela prendra sans doute du temps, mais le potentiel est là".
Pour sortir l'A380 de l'ornière, Airbus a présenté en juin un modèle amélioré, "l'A380Plus", destiné à optimiser sa rentabilité. Sans succès évident: "On a des marques d'intérêt, mais ce qu'il faut c'est des contrats ! Il serait bon d'avoir des commandes relativement rapidement, pour maintenir un minimum de production", a observé Fabrice Brégier.
De façon générale, l'avionneur table sur le développement rapide en Chine du marché des long-courriers, sur fond d'essor insolent du trafic passagers à l'international (+14% sur un an au premier semestre).
Certes, l'écrasante majorité des commandes d'Airbus en Chine concernent son moyen-courrier A320, mais avec quelques 200 appareils de la famille A330 au sein des compagnies chinoises, l'européen contrôle déjà 61% du marché des gros porteurs.
Un succès que le nouveau centre de finition pour A330 ouvert mercredi est censé conforter. Celui-ci pourra à terme réaliser les équipements de cabine de l'A350, dernier né du groupe et dont le premier exemplaire pour une compagnie chinoise doit être livré d'ici fin 2017.
Par ailleurs, l'avionneur "étudie" la possibilité "d'augmenter" la cadence sur la chaîne d'assemblage de monocouloirs A320 qu'il possède depuis 2008 à Tianjin et d'où sortent actuellement quatre appareils par mois. Mais pour de nouvelles implantations industrielles dans le pays, "cela dépendra du marché de l'A380", reconnaît Fabrice Brégier.