Airbus évite un blocage sur son site de production au Canada après la signature d'un accord avec ses salariés

L'assemblage des avions A220 d'Airbus (ex- CSeries de Bombardier) va pouvoir reprendre au Canada. En conflit depuis plusieurs mois, les 1300 salariés du site de Mirabel (Canada) ont finalement approuvé la 4e mouture des propositions de la direction, évitant ainsi un conflit.

Une partie de l’assemblage des avions Airbus A220 a lieu à Mirabel, une ville à la périphérie de Montréal (Québec - Canada).

Les 1 300 salariés du site canadien étaient en pleine négociation de leur nouvelle convention collective arrivée à échéance le 1er décembre 2023.

Des négociations puis la conciliation

Les discussions avec la direction se sont amorcées en novembre dernier. À 3 reprises, les salariés ont refusé par des votes à une très large majorité ces propositions, dont 99,6% pour la première et 99,9 pour la deuxième.

Airbus a proposé une augmentation salariale de 10,25 % sur trois ans à ses travailleurs au Canada, mais IAMTA (Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale) a jugé cette augmentation insuffisante au regard l’augmentation du coût de la vie.

Le 23 avril, les salariés ont rejeté la 3e proposition à 68 % malgré la recommandation du syndicat de voter en faveur de l’entente de principe. Finalement, la 4e proposition a changé la donne avec la nomination d'un négociateur conciliateur par la direction. À 77,14 %, les salariés les ont acceptées. Selon l'AIMTA, plus de 80% d'entre eux ont participé au vote.

Le blocage a été évité

Plusieurs conciliations ont été tentées pour éviter le lock-out. La rigidité de la direction comme les positions fermes du syndicat laissaient apparaître le spectre d'un blocage et d'une grève. À défaut d’une convention collective ratifiée favorablement avant le 2 mai 2024, l'employeur pouvait exercer son droit de lock-out. 

Il y avait plusieurs points de litige entre Airbus et les membres du syndicat comme les horaires de travail, la sécurité de l'emploi et bien évidemment l'augmentation des salaires pour compenser l'inflation. Voici ce qui a été obtenu.

  • des augmentations salariales de 8 %, 3 %, 4 %, 4 % et 4 % par année de façon rétroactive à compter du 2 décembre 2023
  • l’accès à une couverture sociale après seulement six mois de travail
  • des améliorations portant sur les primes, les cadences de travail et les vacances

Le nouveau contrat de travail voté sera appliqué pour une durée de cinq ans. 

Rentabiliser l'A220 en 2026

Si les négociations ont traîné, c'est que pour Airbus, le compte n'y était pas. Pour atteindre son objectif de rentabiliser l’A220 en 2026, Airbus estime qu'il faut doubler la cadence de production actuelle d'ici 2026 pour pouvoir livrer mensuellement 14 exemplaires de l’avion.

En 2023, 68 avions seulement ont été livrés même si, selon l'avionneur européen, 142 commandes fermes ont été enregistrées en 2023, un record. Selon Air Journal Éric Rancourt (porte-parole à la table de négociation pour l’AIMTA) rappelle que "l’objectif c’est 14 avions par mois, 10 à Mirabel et 4 à Mobile en Alabama. Pour arriver à ça, l’employeur a besoin de l’engagement des travailleurs à 100%".

Un retard sur l’échéancier de rentabilité aurait des conséquences pour Airbus mais aussi pour les contribuables québécois, qui détiennent 25 % de ce programme développé par Bombardier. Le constructeur historique canadien avait fait face à d’importantes difficultés financières à partir de 2015 et avait vendu le produit à Airbus en 2018.

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