Selon le quotidien d'information britannique The Guardian, Airbus a ouvert une enquête interne sur des transactions d'une valeur de 19 millions d'euros qui auraient été acheminés vers une mystérieuse société via un paradis fiscal.
L'hebdomadaire français "Courrier International" relaie en France les informations de The guardian et lève le voileThe Guardian s'est basé sur des centaines de pages de relevés bancaires et de notes internes.
Les conclusions de cette investigation journalistique : deux entreprises secrètement contrôlées par Airbus seraient impliquées dans ces transactions.
Airbus à la vue des affirmations du quotidien britannique aurait immédiatement ouvert une enquête interne.
Au début un achat normal
En 2007, Eolia, une entreprise maltaise spécialisée dans la reconversion d’avions civils en avions-cargos, a acheté 26 % d’une société néerlandaise, Avinco Holdings, qui vend des avions et des hélicoptères d’occasion.
Des millions voyageurs
Montant de la transaction, 19,4 millions d'euros versés au propriétaire d’Avinco Holdings, un homme d’affaires émirati.
Une semaine plus tard, une partie de cet argent (16,2 millions d'euros) transite par une autre société et atterrit chez Malana Holding, une entreprise mystérieuse dont on ne connait ni le propriétaire ni le lieu d'implantation.
Selon The Guardian, ces différentes sociétés sont secrètement, sous le contrôle d'Airbus.
Où sont réellement passés les millions ?
Airbus dit n'en rien savoir.
“L’enquête interne a été lancée après que The Guardian a demandé à Airbus si ces transactions pouvaient constituer un blanchiment d’argent”, explique le quotidien.
La justice britannique et la justice française s'en mêlent
L’an dernier, le Serious Fraud Office, l’organe chargé de la lutte contre les délits et crimes économiques au Royaume-Uni, a ouvert une enquête pour corruption et fraudes visant le constructeur aéronautique. L’institution britannique, qui a été rapidement rejointe par le parquet national financier français, enquête sur des pratiques de pots-de-vin versés à des intermédiaires commerciaux sur lesquels l’avionneur s’appuyait depuis de longues années pour faciliter ses ventes à l’étranger.
Airbus assure qu'il va faire le ménage
En mai, Airbus annonçait qu’il allait renforcer son dispositif anti-corruption en créant un comité d’experts chargés de passer au crible les pratiques et les règles de bonne conduite de l’ensemble de ses filiales.