C'est l'exercice militaire le plus important mené par l'armée française depuis trente ans. Jusqu'au 11 mars, quelques 7000 soldats, principalement français mais aussi britanniques, espagnols et américains, vont simuler un débarquement amphibie et aéroporté entre le Tarn et l'Hérault.
Il y a 30 ans que l'armée française n'avait pas mené un exercice militaire d'une telle ampleur. Il est destiné à préparer l'armée tricolore à un conflit majeur. Il se déroule dans plusieurs départements d'Occitanie.
Débarquement grandeur nature
L'exercice est organisé en 4 grandes étapes. La phase des grandes manœuvres a commencé cette semaine par des opérations navales en Méditerranée, à partir de Toulon. Ensuite, 4 000 hommes doivent débarquer sur les plages de Sète dans l'Hérault ce dimanche 26 février.
Du côté de l'ex-Midi-Pyrénées, le poste de commandement de la 11e brigade parachutiste, basé sur la zone de Francazal près de Toulouse, est le centre névralgique pour les forces aéroportées. C'est sur ce site que sont réalisées les répétitions et sont préparés les futurs largages. Les phases aéroportées et blindées auront lieu à Castres dans la soirée de ce samedi. Il s'agit de montrer que les armées françaises ont la capacité d’être les premières à se rendre sur un territoire hostile et à le défendre convenablement.
Le scénario fictif de cet exercice : un Etat allié de la France, l'Arnland est menacé par son voisin, Mercure, qui exerce une pression sur ses frontières et instrumentalise des milices locales. La situation fait évidemment fortement penser au conflit qui ravage l’Ukraine, attaquée par la Russie et les milices séparatistes du Donbass.
Nom de Code "Orion"
Baptisé "Orion", cet exercice interarmées est préparé depuis 2020, mais il a été renforcé par l’état-major français après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L'objectif est de se rapprocher au plus près des conditions réelles pour mieux les forces tricolores en cas de conflit de haute intensité : «On n’a jamais fait un exercice d’une telle ampleur sur une telle durée», assure le général Yves Métayer, chargé de planifier l’opération au sein des armées.
Un exercice nécessaire
SI la marine et l'armée de l'air ont organisé ces dernières années des manoeuvres de grande ampleur, l'armée de terre est moins bien préparée.
Selon un rapport parlementaire publié le 8 février 2023, les forces terrestres souffrent d’un manque de pratique. Les équipages de chars Leclerc n’ont pu s’entraîner que cinquante-neuf heures en 2022, moitié moins de temps que ce qu’ils devraient. Et les opérateurs de canons Caesar n’ont tiré qu’à 69 reprises, alors que la norme est fixée à 110 coups par an.
champs de bataille
C’est au printemps que l’exercice se transformera en champ de bataille. Dans des conditions réelles, jusqu’à 12.000 militaires français et alliés simuleront des affrontements au cours de combats intenses.
L’équivalent d’une division sera déployé sur un front de 50 kilomètres de long et 200 kilomètres de profondeur, avec quelque 3000 véhicules blindés impliqués. Cette dernière étape sera organisée dans les plaines de Champagne.