Conflit de haute intensité, débarquement à Sète, on vous dit tout sur l'exercice militaire qui va mobiliser 7000 soldats en Occitanie

Alors que l'on commémore le premier anniversaire de la guerre en Ukraine, les armées Françaises et leurs alliés se préparent à un scénario de conflit à haute intensité en organisant un exercice militaire d'ampleur internationale baptisé ORION 23. En tout, 7000 soldats y participent, de la Corse au Lot en passant par tout le littoral méditerranéen. Un débarquement à Sète (Hérault) est prévu ce weekend.

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A l'heure du premier anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, les Occidentaux montrent leurs forces et se préparent à l'éventualité d'un conflit de haute intensité. Une grande partie de l'Occitanie, à commencer par le littoral de l'Hérault, est le cadre ces jours-ci d'un exercice militaire d'une rare ampleur.

Le nom de code de cet exercice : ORION 23, pour Opération de grande envergure pour des Armées Résilientes, Interopérables, Orientées vers le combat de haute intensité et Novatrices.

Jusqu'au 10 mars, 7000 soldats sont mobilisés pour cette simulation, notamment celle d'un débarquement amphibie qui doit démarrer dimanche 26 février, avec Sète pour base arrière.

Le théâtre de la Mer, plus habitué à la foule des festivals, pourrait, avec sa vue plongeante sur la Méditerranée et la proximité du Sémaphore (tous deux des sites édifiés par Vauban), servir de poste de commandement logistique. Ce débarquement doit servir d'ancrage aux troupes chargées de monter à l'assaut de l'ennemi, sans doute positionné sur les hauteurs du massif de la Gardiole et dans l'arrière-pays héraultais. Une contre-offensive qui doit les mener jusqu'aux confins de l'Occitanie. La sixième brigade légère blindée de Nîmes, spécialiste de ces opérations amphibies, pourrait participer.

ORION 23, ce sont Quatre phases d'opérations qui s'échelonnent de mai 2022 à mai 2023. Celle qui nous concerne est la phase 2 et comprend aussi des manœuvres aériennes et terrestres. Allemagne, Belgique, Italie, Espagne, Royaume-Uni, USA ,Grèce, Pays-Bas et même Emirats Arabes Unis participent à ce scénario sur une zone allant du Lot à la Corse, en passant par toute la façade méditerranéenne.

Coalition internationale

Tous les domaines de conflictualité possibles ont été pris en compte pour mieux parer aux dangers du monde contemporain : la guerre informationnelle, les cyber-unités et même le champ d'intervention extra-atmosphérique. L'objectif affiché par le général d'armée Thierry Burkard, chef d'état-major des armées, est on ne peut plus clair :

Je souhaite que nos armées soient prêtes en permanence à faire face à un conflit majeur, agissant dans tous les milieux et champs de confrontation pour "gagner la guerre avant la guerre" dès le stade de la compétition, état normal du monde fondé sur un ordre international régi par le droit.

Général d'armée Thierry Burkard, chef d'état-major des armées

Un scénario qui rappelle le Donbass et l'Ukraine

Le territoire couvert par le théâtre des opérations doit correspondre à celui d'un Etat imaginaire, Arnland, agressé par son voisin Mercure, qui souhaite rétablir son influence régionale en finançant une milice Tantale qui déstabilise le sud d'Arnland (des événements qui rappellent ceux du Donbass) et en déployant des forces militaires aux frontières, tout en perturbant les communications, en pratiquant la désinformation et en instaurant un blocus terrestre, aérien et maritime.

Affaibli, Arnland reçoit le soutien de la France qui déploie son "échelon national d'urgence interarmées" : c'est la phase 2 d'ORION 23 qui débute cette semaine dans notre région.

Préparation à un conflit majeur

Du fait de son étendue géographique, temporelle et humaine, ORION 23 est une manœuvre exceptionnelle. Sur l'ensemble de ses phases, une grande partie des unités de l'armée de Terre, des bâtiments de la Marine, des bases de l'armée de l'Air et de l'Espace sont mobilisées, de même que l'ensemble des directions et services du ministère des Armées. Il s'agit de tester et de maintenir leur capacité de réaction et leur aptitude à répondre aux buts qui leur sont fixés. Sur son compte Twitter, l'Armée Française a publié un montage vidéo donnant une idée de l'ampleur du dispositif déployé dans notre région pour cette phase 2, accompagné de ce message : "D'ici quelques jours, les armées lanceront l'exercice majeur de l'année 2023".

Opération communication et séduction

Cet exercice marque le retour des grands exercices sur notre territoire après plusieurs décennies d'absence et l'armée y voit "une occasion unique pour aller à la rencontre de la population" et renforcer "le lien armée-nation", à travers la découverte des matériels et une meilleure compréhension de ses actions. Car en cas de conflit nécessitant de protéger la souveraineté nationale, la cohésion et le soutien des Français sera l'une des clés de la réussite.

Si 7000 soldats sont déployés sur cette phase 2 qui nous concerne en Occitanie, ce sont près de 12000 militaires qui seront engagés sur la quatrième et dernière phase qui débutera mi-avril et s'achèvera début mai dans l'est, le centre de la France, la Bretagne et le littoral aquitain.

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