Arrêté anti-prostitution à Toulouse : des incidents lors d'un apéro de riverains

Des incidents ont éclaté lundi soir entre des riverains du boulevard de Suisse qui organisaient un apéritif pour fêter le départ des prostituées de leur quartier et un groupe venu perturber l'événement. Trois personnes ont été interpellées. 

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Un apéritif organisé par des riverains du quartier des Ponts-Jumeaux a été perturbé lundi soir par un groupe d'une trentaine de personnes venu protester contre l'arrêté municipal anti-prostitution. Des coups ont été échangés et plusieurs personnes ont été blessées légèrement. Des gaz lacrymogènes ont également été utilisés, notamment contre le maire de quartier Maxime Boyer, présent sur les lieux. La police qui est intervenue a interpellé 3 personnes. 

Cet apéritif était organisé par les riverains pour fêter le retour du calme dans leur quartier après le départ des prostituées qui y travaillaient et qui ont été délogées par la police ces derniers mois suite à la signature d'un arrêté municipal anti-prostitution. 

Selon les riverains, les manifestants auraient projeté des préservatifs remplis d'urine et auraient utilisé des pistolets à eau remplis du même liquide. 

"Ces gens à l'apparence extrême-gauchiste, a affirmé Olivier Arsac, l'adjoint au maire chargé de la sécurité, lors d'une conférence de presse du maire Jean-Luc Moudenc au Capitole ce mardi martin, se sont comportés comme des fascistes, avec des méthodes qui rappellent le GUD que l'on connaissait à Toulouse dans les années 80" (NDLR : le Groupe Union Défense (GUD) était une organisation étudiante française d'extrême-droite réputée pour son activisme violent, très active dans les années 1970 et un moins dans les années 80). 

Marie Prin, secrétaire générale du Strass, le Syndicat du travail sexuel, a simplement confirmé à l'AFP le jet de préservatifs en direction des riverains mais elle a assuré qu'ils ne contenaient pas d'urine et a refusé de commenter les accusations de violences.

"Des riverains se permettent de fêter notre départ mais il faut arrêter de renverser les rôles. C'est une provocation. La répression, c'est nous qui la subissons", a-t-elle déclaré. La manifestation, à laquelle elle a participé, réunissait "un groupe de militants informels", a-t-elle précisé. "On dénonce des violences quotidiennes contre nous, et les riverains se plaignent de préservatifs usagés. C'est beaucoup moindre".

L'arrêté municipal anti-prostitution pris sur certains quartiers du nord de la ville au début de l'été a "porté ses fruits" selon Olivier Arsac, même s'il reconnaît que le problème s'est partiellement déplacé dans d'autres quartiers selon ce qu'il appelle "un effet splash".


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