Assassinat de Jérémy Roze : deux jeunes renvoyés aux assises

Deux jeunes hommes qui s'accusent mutuellement seront jugés aux assises de Haute-Garonne pour avoir poignardé, lors d'une tentative de vol, un étudiant croisé dans une rue de Toulouse en 2011, un crime qui avait suscité une vive indignation dans la ville rose.

Passibles de la réclusion criminelle à perpétuité
La juge d'instruction Élodie Billot a signé le 15 octobre l'ordonnance de mise en accusation des deux principaux accusés, Hicham Ouakki, né en 1992, et Driss Arab, né en 1990. Ils seront jugés pour "tentative de vol suivi de violences ayant  entraîné la mort", une qualification passible de la réclusion criminelle à perpétuité.
Un troisième homme comparaîtra libre à leurs côtés pour avoir hébergé les deux accusés et avoir gardé chez lui l'arme du crime, juste après les faits.

Rappel des faits
La nuit du 26 au 27 février 2011, la victime, Jérémy Roze, étudiant de 27 ans en dernière année de pharmacie, rentrait à pied à son appartement à Saint-Michel, un quartier proche du centre-ville, après avoir passé la soirée avec des amis.
Deux jeunes filles l'avaient retrouvé mort poignardé, à 200 mètres à peine de son domicile, peu avant 03H00. L'autopsie révélait que la victime avait reçu un seul coup de couteau au thorax, mortel, et que le corps ne portait pas de trace de bagarre. Les policiers relevaient par ailleurs que les deux agresseurs, qui ont reconnu avoir voulu dépouiller l'étudiant, n'avaient finalement pas emporté son portable ou son portefeuille.
Un minutieux travail d'enquête avait permis aux enquêteurs de remonter la trace des deux accusés, qui n'ont eu de cesse, depuis, de se rejeter mutuellement la responsabilité du coup de couteau mortel, y compris lors de la reconstitution des faits.

Une enquête méticuleuse et rapide
La police judiciaire de Toulouse, épaulée par la direction départementale de la sécurité publique, avait ressorti une longue liste d'agressions similaires. Ils avaient ainsi pu établir, grâce aux témoignages de victimes qui se sont depuis constituées parties civiles dans le dossier, une première description
des deux accusés.
Ces derniers avaient ensuite commis l'erreur d'utiliser les puces de téléphones qu'ils avaient volés: les enquêteurs avaient pu les localiser et finalement les interpeller un mois après les faits.

Le jury ne sera pas obligé de déterminer qui a tué
Initialement mis en examen pour tentative de vol et meurtre, les deux hommes seront finalement jugés pour "tentative de vol suivi de violences ayant entraîné la mort", une qualification plus large qui pourrait avoir son importance au moment du verdict.
Selon l'un des avocats de la défense, elle permet au jury de condamner les deux hommes à de lourdes peines sans toutefois lui imposer de déterminer lequel des deux a porté le coup mortel.

La mort de Jérémy Roze avait choqué nombre de Toulousains.
Un mois après les faits, un "cortège de la colère" avait réuni un millier de personnes dans la ville, le long du parcours emprunté par Jérémy Roze le soir des faits.
Une minute de silence avait été observée rue Valentin, là où sa dépouille avait été découverte. Le père de l'étudiant, Christian Roze, avait alors pris la parole: "Jérémy, le cortège de la colère est arrivé au terminus de ta vie. Par cette minute de silence, nous pensons à toi mais aussi à toutes les autres victimes de ces actes gratuits".

Le procès ne devrait pas se tenir avant le deuxième semestre 2014.
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