Lors d'une commission qui travaille sur les effets de la crise Covid sur la jeunesse à l'Assemblée nationale, plusieurs élus ont dénoncé qu'une représentante syndicale soit voilée. Présidente de cette commission, la députée de Haute-Garonne Sandrine Mörch a rappelé qu'aucune règle ne l'interdisait.
Ce jeudi, la commission d'enquête "pour mesurer et prévenir les effets de la crise du Covid-19 sur les enfants et la jeunesse" ne se sera pas déroulée comme prévu.
Après la prise de parole des syndicalistes étudiants, le député LR du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont, faisant un "rappel au règlement", s'est indigné du voile porté par la vice-présidente de l'Unef, Maryam Pougetoux, en estimant qu'il s'agissait d'un "acte communautariste délibéré" qui enfreignait "le principe de laïcité auquel doit s'astreindre notre assemblée".
A sa suite, Anne-Christine Lang (LREM), a aussi quitté la salle au motif que le "port du hijab" est "incompatible" avec ses "valeurs". "Je ne peux accepter qu'au sein de l'Assemblée nationale, le coeur battant de la démocratie (...), nous acceptions qu'une personne se présente en hijab devant une commission d'enquête", a-t-elle indiqué.
En tant que députée et féministe, attachée aux valeurs républicaine,à la #laicite et aux #droitsdesfemmes, je ne peux accepter qu’une personne vienne participer à nos travaux à l’#AN en hijab, qui reste pour moi une marque de soumission.
— Anne-Christine Lang (@AChristine_Lang) September 17, 2020
J’ai donc quitté cette audition #DirectAN pic.twitter.com/6L5PRF2YvX
Un "mauvais procès" pour la députée de Haute-Garonne
La présidente de cette commission, qui n'est autre que Sandrine Mörch, députée LREM de Haute-Garonne, a quant à elle déploré un "mauvais procès" en rappelant qu'"aucune règle n'interdi(sait) le port de signe religieux pour les personnes auditionnées". "La Loi, rien que la Loi", rappelle-t-elle dans son tweet, déplorant de voir"ce faux débat autour du voile rentrer dans cette commission censée travailler sur l'avenir et le présent de la jeunesse dans une situation très compliquée".
La Loi, rien que la Loi. Elle n’interdit pas de venir voilée à
— Sandrine Mörch (@SandrineMorch) September 17, 2020
l’assemblée. Elle interdit les signes religieux aux députés dans l’hémicycle. Quel dommage de se détourner du fond de cette comm d’enquête. Notre jeunesse a besoin d'intelligences collectives, pas d'un débat stérile. pic.twitter.com/dmJV33APjO