Le procès de l’affaire de la fusillade "au niqab" s’est ouvert ce lundi 6 septembre 2021 devant la Cour d’assises à Toulouse. Sur le banc des accusés, sept hommes. Tous contestent toujours les faits. L'audience va durer trois semaines. Les accusés risquent la réclusion à perpétuité.
Première journée d’audience du procès de la fusillade dite "au landau et niqab" devant la Cour d’assises de Toulouse, ce lundi 6 septembre. Un procès fleuve qui va durer trois semaines. Aujourd’hui le Ministère public a procédé au rappel des faits, remettant en perspective cette soirée du 3 juillet 2017 dans le quartier de la Reynerie à Toulouse. Une fusillade décrite à l’audience comme "une vraie scène de guerre" faisant un mort, Djamel Thari, âgé de 27 ans, et 7 autres blessés.
Lutte des clans ?
Le procureur de la République a par ailleurs mis en avant, en ce début de procès, la lutte entre deux clans rivaux. Une guerre de territoire sur fond de trafic de stupéfiants. D’un côté, le quartier de Bagatelle tenu par Walid Derqaoui, présumé principal suspect dans cette affaire. Et de l’autre, le quartier de la Reynerie à Toulouse, où Djamel Thari a été tué.
Le 3 juillet 2017, vers 21 heures, un homme déguisé en femme sort une kalachnikov d’un landau et tire à plus de trente reprises sur Djamel Thari. Selon les éléments de l’enquête, des balles perdues auraient été retrouvées dans des appartements du 7ème étage d'un bâtiment d'habitation proche du lieu de la fusillade.
Sept hommes qui contestent les faits
Sur le banc des accusés, sept hommes poursuivis pour meurtre, tentative de meurtre et complicité de meurtre. Tous contestent les faits. Ce lundi 6 septembre 2021 à la barre, une psychologue témoigne du refus d’un des accusés, un des frères Bettouati, détenu à la prison de Rodez, de se prêter à une expertise psychiatrique. Comme les six autres accusés, il nie les faits et "ne comprends pas pourquoi il est incarcéré". Interrogé par le président de la Cour, il se dit "énervé", au prétexte qu’il "n’avait rien à faire en prison".
Maître Pierre Le Bonjour, avocat de Walid Derqaoui, principal responsable présumé dans cette affaire, dénonce le manque de débat au niveau de l’instruction. "On ne peut pas dire qu’il y ait eu beaucoup d’auditions, beaucoup de confrontations, que l’on ait eu beaucoup de réflexions. On nous a donné des pièces choisies par des enquêteurs, sélectionnées pour venir à l’appui des éléments à charge et puis, débrouillez-vous. Les débats à la Cour d’assises devraient en ce sens être intéressants", espère l’avocat.
L’audience durera trois semaines. Le verdict est attendu le 24 septembre 2021. Dans ce procès, dix personnes se sont constituées parties civiles. Les accusés risquent la réclusion à perpétuité.