L'attaque du fourgon qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires a suscité une vague d'émoi partout en France. À Toulouse, ce 15 mai 2024, des agents hospitaliers d'une unité qui dépend de l'hôpital psychiatrique Marchant, ont observé une minute de silence aux côtés de leurs collègues.
Solidarité et compassion. Ce sont ces sentiments qui ont poussé les soignants de l'UHSA (Unité spécialement aménagée de l'hôpital Marchand de Toulouse) à se joindre ce mercredi 15 mai à une minute de silence en hommage aux deux agents pénitentiaires tués lors de l'attaque d'un fourgon transportant un détenu.
"Nous souhaitions être aux côtés de nos collègues de la pénitentiaire qui bloquent toute cette journée les déplacements de détenus de l'UHSA. Il n'y aura aucune extraction, aucun parloir aujourd'hui", explique Loick Brelier de Sud Santé Sociaux.
Des soignants présents lors de transferts
Cette unité accueille 40 détenus pris en charge pour des troubles psychiques ou psychiatriques. Une équipe de 60 soignants se relaient chaque jour pour assurer une permanence de prise en charge 24h/24.
"Depuis l'ouverture de cette unité en 2011, des soignants accompagnent tous les jours des agents de la pénitentiaire pour aller cherche des détenus jusque dans le Gard parfois, ou pour des transferts vers les plateaux techniques de Purpan ou Rangueil", explique Loic Brelier. Alors forcément, 24h après l'attaque de fourgon dans l'Eure, l'émotion est présente.
Ce qui vient de se passer avec la mort de deux agents... Cela nous touche, ça fait écho à ce que l'on vit tous les jours. Et puis on pense aussi à l'une de nos collègues qui a été tuée d'un coup de couteau en 2020.
Loïc Brelier, Sud santé sociaux, Hôpital Marchant
Une référence à l'attaque d'un patient sur une infirmière dans une unité psychiatrique d'un hôpital des Deux-Sévres.
Une même mission de service public
Au total, une cinquantaine de personnes ont participé à la minute de silence en hommage aux deux agents de la pénitentiaire tués et aux trois autres blessés lors de l'attaque de leur fourgon, ce mardi 14 mai, au péage d’Incarville (Eure).
"Tous ceux qui ont pu venir l'ont fait. Mais il faut aussi assurer la continuité des soins. Avec nos collègues de la pénitentiaire, on partage une mission de service public difficile et des moyens pas toujours à la hauteur de notre sécurité. Le 19 avril, une patiente a agressé cinq collègues au centre médico-psychologique. Elles ont repris le travail le lendemain. Mais nos conditions d'exercice de nos métiers sont extrêmement compliquées", conclut le représentant syndical qui, aux côtés de la CGT, vient de déposer un préavis de grève concernant une unité gériatrique pour dénoncer un manque de moyens. Un préavis illimité à compter du 17 mai prochain.