Au laboratoire d'aérologie de Toulouse, la recherche avance pour mieux prévoir les orages

Une équipe de chercheurs en météorologie dont certains du Laboratoire d'aérologie de Toulouse, a démontré que la simulation à méso-échelle peut prévoir les orages. Mais aussi en améliorant le paramétrage des turbulences nuageuses.

Pour prédire la météo et notamment les orages, tout est affaire d'échelle et de paramétrage. Une équipe franco-brésilienne de chercheurs, composée de membres du National Institute for space research (Brésil) et du Laboratoire d'aérologie de Toulouse vient de le prouver à nouveau. En effet, leurs recherches montrent que la simulation des phénomènes météorologiques à méso-échelle peut reproduire la formation d'un orage et donc permettre de l'anticiper. Cette échelle est intermédiaire, entre celle des dépressions et anticyclones sur un continent et celle des phénomènes de moins de 2 km de diamètre. Mais pour arriver à prévoir l'évolution de cet orage, encore faut-il paramétrer avec précision les turbulences dans les nuages. Une problématique très actuelle, après les violents orages qui ont frappé le Tarn-et-Garonne et Lodève dans l'Hérault.

Quelle est leur méthode ?

"Nous avons testé les réglages de la turbulence qui existent déjà et étudié l'impact qu'ils avaient sur la prévision des orages", explique Jean-Pierre Chaboureau, chercheur au Laboratoire d'aérologie de Toulouse. Concrètement, mieux régler la turbulence consiste à changer un indice dans un programme informatique et le tester.

Pourquoi les orages sont difficiles à prédire ?

"Ce sont des phénomènes de petite échelle, donc il est difficile de les observer", explique Jean-Pierre Chaboureau. Ils sont détectables grâce aux fluctuations de température, qui sont très minces.

Aujourd'hui, quels sont les outils permettant de les mesurer ?

Météo France a des réseaux de mesures au sol qui collectent les taux d'humidité, la température et le vent, qui sont trois indicateurs d'orage. "Ils sont précis mais encore faut-il que les modèles actuels puissent utiliser efficacement ces informations", précise Jean-Pierre Chaboureau. Ces réseaux sont d'ailleurs sur Terre et il n'y en a pas au-dessus de la Méditerranée. "Alors que l'air vient de la mer, il a une histoire avant d'arriver sur la terre et peut favoriser des orages. Les informations ne sont pas assez détaillées", analyse-t-il.

Quel est le système de modélisation ?

Certains types sont plus efficaces que d'autres. Le système actuel de modélisation sur ordinateur de Météo France a des mailles de 2,5 km horizontales. "C'est trop grossier pour détecter les circulations", explique Jean-Pierre Chaboureau, "C'est donc source d'erreurs et il faut progresser dans ces approximations". Avant de conclure que "l'avenir de la prévision, c'est d'avoir des grilles de plus en plus fines pour représenter les orages et la géographie."



 

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