Le film de Vincent Garenq, "Au nom de ma fille", sort en salles ce mercredi 16 mars. Il retrace les trente longues années de combat du Toulousain André Bamberski pour que le meurtrier de sa fille Kalinka soit poursuivi et jugé. Daniel Auteuil interprète cet homme hors du commun.
"Au nom de ma fille" est le portrait d'un homme qui n'a jamais abandonné.
La première partie du film - bien avant le drame - montre déjà le caractère exceptionnel d'André Bamberski. Alors qu'ils vivent au Maroc avec leurs deux enfants Kalinka et Pierre, les époux Bamberski voient l'arrivée d'un homme, le docteur Dieter Krombach, menacer l'équilibre familial.
De retour en France pour un nouveau départ, la famille éclate finalement car Dieter Krombach ne renonce pas à sa passion pour Dany Krombach. L'époux trompé fait immédiatement constater l'adultère. Il est froid et déterminé. C'est la séparation et le divorce.
Huit ans plus tard, Pierre et Kalinka partent en Allemagne en vacances, rejoindre leur mère désormais mariée à Dieter Krombach. Après quelques jours seulement, André Bamberski est alerté. Sa fille Kalinka alors âgée de 14 ans a été retrouvée morte dans son lit, son beau-père n'a pu la ranimer.
Après la lecture du rapport d'autopsie, les circonstances de la mort paraissent de plus en plus suspectes aux yeux d'André Bamberski, père dévasté qui n'aura de cesse de faire la lumière sur les agissements du beau-père de Kalinka.
S'ensuivent près de trente ans de combat judiciaire...
Le film commence par l'acte le plus incroyable d'André Bamberski durant cette longue bataille.
En 2009, en réaction à l'inertie de la justice française et allemande, le père de Kalinka fait enlever Dieter Krumbach à son domicile en Allemagne et le livre, littéralement pieds et poings liés, à la police française. Il sera d'ailleurs ultérieurement condamné pour cet acte.
Le réalisateur de "Au nom de ma fille", Vincent Garenq, est visiblement très admiratif du courage et de la ténacité d'André Bamberski. Tout le film montre l'histoire, avec les yeux, le coeur et la révolte de ce père endeuillé. Retraçant minutieusement les grandes étapes d'une incroyable affaire à rebondissements.
Fidèle à la réalité - peut-être trop -, "Au nom de ma fille" offre un rôle à la mesure du talent de Daniel Auteuil. Les seconds rôles sont moins convaincants. Tous comme les autres protagonistes de l'affaire - y compris Dieter Krombach - restent secondaires.
L'affaire Bamberski/Krombach en quelques dates
- 10 juillet 1982 : Kalinka Bamberski est retrouvée morte au domicile de sa mère et de son beau-père Dieter Krombach, à Lindau, au bord du lac de Constance.
- 12 juillet 1982 : autopsie du corops de Kalinka.
- 17 août 1982 : le parquet de Kempten a classé l’affaire.
- 1985 : la justice française ordonne l'exhumation du corps de Kalinka.
- 8 avril 1993 : la quatrième chambre d'accusation de la Cour d'appel de Paris dit qu'il existe des «charges suffisantes contre Dieter Krombach d'avoir volontairement donné la mort à Kalinka Bamberski» et prononce son renvoi (pour «homicide volontaire») devant la cour d'assises de Paris.
- 9 mars 1995 : la cour d'assises de Paris condamne Dieter Krombach par contumace à quinze ans de réclusion criminelle pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, sans que sa peine ne soit assortie d’un mandat d’arrêt international.
- mars 1997 : Dieter Krombach est condamné en Allemagne à deux ans de prison avec sursis pour le viol d'une de ses patientes âgée de 16 ans.
- 18 octobre 2009 : Dieter Krombach est enlevé et livré à la justice française.
- 22 octobre 2011 : la cour d'assises de Paris condamne Dieter Krombach à quinze années de réclusion pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans l’'intention de la donner».
- 20 décembre 2012 : en appel, Dieter Krombach est condamné par la cour d'assises de Créteil à 15 ans de prison.
- 18 juin 2014 : le tribunal correctionnel de Mulhouse condamne André Bamberski à un an de prison avec sursis pour l'enlèvement de Dieter Krombach.