Au Verger, à Verfeil en Haute-Garonne, dernière zone à défendre établie par les opposants au projet autoroutier de l'A 69, une vingtaine d'entre eux résistent toujours aux forces de l'ordre pour ne pas être délogés, malgré les pelleteuses qui les encerclent.
Le bras de fer se poursuit entre les militants écologistes opposés au chantier de la future A69 et les forces de l'ordre près de Verfeil en Haute-Garonne. Au lieu-dit le Verger, où se situe la dernière maison dressée sur le tracé de l'A69, finalement cédée à Atosca (société concessionnaire de l'autoroute), en début de semaine, une vingtaine d'opposants au projet continuent de résister. Un appel a été lancé pour venir les soutenir.
"Au total, nous sommes encore une vingtaine de militants répartis entre l'occupation des arbres et du toit", indique Romane (prénom d'emprunt), chargé des relations avec la presse. Trois arbres sont toujours occupés par les écureuils, désormais encerclés par les forces de l'ordre, depuis ce vendredi 20 septembre.
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Des écureuils empêchés d'être ravitaillés ?
Si la CNAMO (cellule nationale d’appui à la mobilité) n'est plus sur place depuis hier, gendarmes et CRS se relaient sur site. Et empêcheraient les écureuils d'être ravitaillés."Jusqu'à présent, on pouvait les ravitailler la nuit. Comme à la Crém'arbre (NDRL : ZAD occupée précédemment), ils sont assiégés, assure Romane. C'est une technique de répression violente pourtant dénoncée par le défenseur des protecteurs de l'environnement Michel Forst, auprès de l'Organisation des Nations-unies." Ce dernier était en effet intervenu en février sur place et avait demandé à l'Etat de "protéger ces défenseurs de l'environnement", dans son rapport et réclamé des sanctions dans la gestion des forces de l'ordre de la Crem'arbre. Tôt ce dimanche 22 septembre, des militants ont tenté de faire parvenir des vivres à leurs camarades perchés. Ils ont été repoussés avec l'usage de tasers comme le montre cette vidéo.
4 personnes ont été interpellées, suite à cette tentative de ravitaillement.
Les militants dénoncent à nouveau cette technique utilisée par les forces de l'ordre, inquiets de la chute éventuelle de leurs camarades depuis leur cîme. Il y a trois jours, une militante est tombée de 6 mètres . Il s'agit du 4ème "écureuil" victime de chute, dans des circonstances que la justice aura à éclaircir. " La violence, on la subit, mais là on parle de faire mourir de faim des gens, de colonnes vertébrales qui peuvent se casser en cas de chute. Briser des os c'est la méthode de la CNAMO ? C'est déraisonnable de poursuivre ce chantier !", s'insurge encore Romane.
Risque d'effondrement
Autre source d'inquiétude pour les opposants, le grand amas de terre poussé contre les murs de la maison par les engins. "Des architectes, des agriculteurs nous alertent qu'il y a un risque d'effondrement de la maison". Certaines de ses parties, comme des balcons, ont commencé à être détruites, militants présents sur le toit. "Un signalement au procureur de la République pour mise en danger d'autrui", annonce la Voie est libre sur son compte Facebook.
Un compacteur incendié
Malgré tous ces risques, les militants restent déterminés :"On ne pliera jamais le genou !" lance encore Romane. De son côté, l'État, a déposé un référé d'expulsion du Verger auprès du tribunal administratif de Toulouse. Il pourrait être examiné dans les 15 jours.
Hier, dans la nuit, un engin de chantier, un compacteur a pris feu. Si l'incendie n'a pas été revendiqué par les opposants, son embrasement a été ironiquement salué sur les réseaux sociaux. Preuve que l'opposition reste encore vive face à un chantier qui s'accélère pour construire l'autoroute Castres-Toulouse dont l'ouverture reste prévue fin 2025.