Avec 16 naissances en 2023, la population des ours des Pyrénées se porte bien, mais, on vous explique pourquoi sa survie est menacée

Le dernier rapport annuel du réseau Ours brun met en évidence une nette augmentation de la population d'ours en 2023. 83 plantigrades ont été détectés dans les Pyrénées et 16 oursons sont nés au cours de l'année. Mais des associations membres du réseau Ours brun s'inquiètent d'une "consanguinité croissante" et appellent l'État à autoriser de nouveaux lâchers.

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La population d'ours bruns continue de se développer dans les Pyrénées, avec 83 plantigrades dénombrés en 2023 contre 76 l'année précédente dans l'ensemble du massif. Le dernier rapport du réseau ours brun a été publié ce mardi par l'Office français de la biodiversité (OFB).

Dans les années 1990, l'espèce était menacée et il ne restait qu'une poignée de spécimens dans la chaîne montagneuse.

Salué par les associations environnementales, ce rapport n'aborde pas la question de la consanguinité. Une question majeure qui préoccupe des spécialistes.

"La bombe génétique"

Dans un communiqué, plusieurs associations qui militent pour l'ours s'inquiètent d'une "consanguinité croissante" et appellent l'État à autoriser de nouveaux lâchers. "Il faut d'urgence apporter du sang neuf, soulignent les défenseurs de l'ours. La population actuelle repose très largement sur deux femelles : Melba et Hvala. Et du côté des mâles, c'est pire : plus de 85% des individus nés depuis 1996 sont les descendants d'un mâle : Pyros."

Ces spécialistes du plantigrade parlent d'une "diversité génétique" qui "se dégrade" et les espoirs d’amélioration sans intervention disparaissent progressivement. Ils précisent que le lâcher de deux femelles en 2018 n’a "hélas pas changé la donne : une seule a eu des oursons encore vivants, avec un mâle lui-même descendant du mâle ultradominant Pyros".

Le remplacement des ours morts de cause humaine

En 2020 et 2021, quatre ours ont été tués (un empoisonné, trois par balles) et n'ont pas été remplacés. Ainsi, les associations signataires du communiqué réclament le remplacement des ours morts de cause humaine, l’actualisation de l’étude sur la viabilité de la population d’ours des Pyrénées, la création d’un Comité Scientifique Ours indépendant et l’élaboration d’un Plan pluriannuel d’action pour la restauration de la population d’ours dans les Pyrénées en remplacement de l’actuel Plan Ours jugé "inopérant et mal mis en œuvre."

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