Avec 60m de hauteur d'échafaudage, les travaux de sécurisation d'une des plus hautes tours de Toulouse débutent

Dans le quartier Matabiau à Toulouse, les travaux de sécurisation d’un immeuble en copropriété ont commencé. Un chantier de plus de deux ans. Face au montant des travaux trop importants à supporter pour les copropriétaires, l’État prend en charge plus de 80% du financement.

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Au 3 boulevard des Minimes, à Toulouse, en bordure du Canal du Midi, un immeuble d’habitation de 18 étages, soit plus de 60 mètres de hauteur, est en travaux. Le but : rénover et sécuriser le bâtiment. Depuis deux ans, les habitants ont interdiction d’utiliser leurs balcons, qui menacent de s’effondrer. Des filets de sécurité ont été installés sur la façade pour prévenir d'éventuelles chutes de morceaux de béton.

« Il y a des bouts de béton qui tombent au bout d’un moment car l’eau s’infiltre dans la structure et rouille la charpente métallique qui est dessous. Il faut alors enlever tout ce qui est rouillé et soit remplacer ou réparer », rapporte Annabelle Chaubet, présidente du conseil syndical.

Le chantier a débuté depuis deux semaines. Cinq ouvriers y travaillent pour l'instant et seront rejoints par huit autres collègues. « Ce sont des travaux importants. La corrosion aurait pu s'étaler à la structure du bâtiment. A terme, il y avait un risque structurel. A l'instant T, c'est surtout un risque de chutes de béton sur les personnes qui serait potentiellement sur les balcons », explique Mohamed Agari, conducteur de travaux Stibat.

Aide de l’État de 8,3 millions d’euros

Si le caractère urgent des travaux sur cet immeuble de 18 étages ne faisait pas de doutes, les copropriétaires de l'immeuble n'avaient pas les moyens de les financer. La facture totale s'élève à 9,7 millions d'euros. Une somme colossale pour la centaine de copropriétaires, déjà impactés par des charges importantes et une mise aux normes incendie récente.
« Dans la vie d’une copropriété, il y a des moments où les propriétaires ne peuvent pas payer. Ça arrive dans beaucoup de copropriétés. On ne savait pas comment faire et on a cherché les dispositifs publics qui existent et qui permettent aux copropriétés comme la nôtre de soutenir des plans de travaux importants », raconte Annabelle Chaubet, présidente du conseil syndical.

La copropriété a fait l’objet d’un arrêté de mise en péril, posé par la collectivité en mars 2019. Un plan de sauvegarde a été décidé par le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, ce qui a déclenché des financements de l’Agence nationale de l’habitat (ANAH). 

 La participation de l’ANAH sur ce chantier s’élève à 8,3 millions d’euros, c’est plus de 80% du montant total des travaux. C’est exceptionnel au vue de la situation d’urgence. 

Nathalie Guillot-Juin, secrétaire générale adjointe à la préfecture de la Haute-Garonne et sous-préfète chargée de mission pour la ville.

La métropole complète le financement. Au final, le reste à charge pour les copropriétaires s’élève entre 10.000 et 20.000 euros chacun.

« L’État s’est engagé en 2018 dans un processus d’accélération de réduction des copropriétés en difficultés. Il ne se substitut pas aux copropriétaires. Il intervient pour aider provisoirement à la gestion d’une copropriété pour aider les copropriétaires à se sortir d’une situation délicate de dysfonctionnement de problématique de gestion et de gouvernance. L’objectif est qu’ils puissent totalement retrouver une autonomie de fonctionnement à l’issue », ajoute Nathalie Guillot-Juin.

Un des bâtiments le plus haut de Toulouse

Les travaux s’étaleront sur les 27 prochains mois. Un chantier long qui résulte de sa complexité. « La première contrainte de ce bâtiment est sa hauteur : plus de 60 mètres. Ça demande à réfléchir à l’approvisionnement, à l’évacuation des déchets. Il a fallu mettre en place un échafaudage, ramener un monte-charge et recruter du personnel qualifié », explicite Mohamed Agari, conducteur de travaux. L’immeuble du boulevard des Minimes est référencé comme le sixième bâtiment le plus haut de la ville, ce qui en fait un « chantier rare ». « C’est d’autant plus rare qu’on est sur un système constructif qui est assez unique en France : c’est une charpente métallique qui est habillé de béton. C’est un peu comme les bâtiments américains. On est sur des procédés peu habituels pour les bureaux d’études. C’est une nouvelle façon de travailler », précise Mohamed Agari.

La deuxième difficulté pour les ouvriers est de se coordonner avec les habitants des 108 appartements de la tour. « Ça demande beaucoup de communication. On rentre dans l’intimité de chacun, c’est important de rassurer, d’expliquer ce qu’on fait et de prévenir des nuisances sonores ».

Au total, plus de 200 balcons sont à sécuriser. Le ravalement de la façade est prévu à la fin des travaux, dans un peu plus de deux ans.

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