Lundi 11 décembre, les députés de l'Assemblée Nationale ont voté à la majorité la motion de rejet du projet de loi Immigration du gouvernement. Le texte ne sera donc pas étudié. Une déroute, à 5 voix près, alors qu'autant de députés Renaissance étaient absents. Parmi eux, Monique Iborra. La députée de Haute-Garonne ne s'est pas présentée dans l'hémicycle, car elle était.... à Toulouse pour la visite d'Emmanuel Macron.
Le sens du timing, ça a parfois son importance. Alors que le gouvernement présentait son texte de projet de loi sur l'immigration lundi 11 décembre, les députés ont voté majoritairement pour la motion de rejet, proposée par les écologistes.
Sur les 535 votes exprimés, 270 ont voté pour la motion, 265 contre. Un désaveu pour le Ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui a d'ailleurs présenté sa démission à Emmanuel Macron (qui l'a refusé). Pour cinq petites voix, le texte ne sera donc pas étudié à l'Assemblée.
Et la majorité présidentielle peut nourrir des regrets. Car ces cinq voix, elle aurait facilement pu les obtenir si tous ses députés avaient été présents lundi dans l'hémicycle. Parmi les cinq absents, Philippe Ardouin, Anne Genetet, Amélia Lakrafi, Michel Lauzzana et.... Monique Iborra, la députée de Haute-Garonne.
La raison de son absence ? L'ex-socialiste était au côté d'Emmanuel Macron à Toulouse. Le Président de la République était en déplacement dans la ville rose, lundi 11 décembre, pour présenter les nouveaux contours du plan France 2030, en faveur de l'innovation et de la transition écologique.
J'assistais cet après midi à #Toulouse à la réunion France2030 en présence du Président de la République pic.twitter.com/vCdeZLBE7C
— Monique Iborra (@MoniqueIborra) December 11, 2023
Pas de regrets, même si elle "aurait dû être là"
Un choix et un timing qui posent question. Était-il judicieux pour la majorité de mobiliser une députée à 700km de l'Assemblée, en un jour aussi crucial ?
"Le Président ne vient pas tous les jours à Toulouse, rétorque Monique Iborra. Une représentation auprès d'Emmanuel Macron m'a semblé nécessaire, au vu du sujet traité."
Lorsqu'on lui demande si avec le recul, elle n'aurait pas plutôt dû jouer son rôle de députée à l'Assemblée, l'ex-socialiste assume : "Oui j'aurais dû être là, mais je ne regrette pas mon choix. J'avais demandé le feu vert de mon groupe parlementaire pour être auprès du Président. Et ce résultat à l'Assemblée n'était pas attendu, je ne l'ai absolument pas vu venir, et je n'étais pas la seule."
Pour Monique Iborra, la faute est avant tout sur les Républicains et le socialistes : "Je n'attendais rien de LFI ou du RN. Mais deux partis de gouvernement comme le PS et les Républicains... C'est désolant, écoeurant même".
Des moqueries sur les réseaux
Adrien Clouet, député LFI de la 1ere circonscription de Haute-Garonne, ironise sur X / Twitter : "On remercie Monique Iborra d'être restée à Toulouse plutôt que de venir soutenir Gérald Darmanin. Son seum, c'est un peu grâce à elle", ponctue-t-il d'un cœur.
Et on remercie @MoniqueIborra d'être restée à #Toulouse plutôt que de venir soutenir @GDarmanin à l'@AssembleeNat.
— Hadrien Clouet (@HadrienClouet) December 11, 2023
Son seum, c'est un peu grâce à elle 🩷
Le délégué départemental du "Rassemblement National avec les Jeunes", Nathan Cazzoli, y va lui aussi de sa petite pique, avec un photomontage d'avis de recherche : "Amateurisme ou désintérêt pour son mandat ?" se demande-t-il.
Amateurisme ou désintérêt pour son mandat ? La députée @MoniqueIborra joue aux abonnés absents en circonscription et sur les bancs de l'hémicycle de l'Assemblée Nationale !
— Nathan Gazzoli (@N_Gazzoli) December 11, 2023
Dans la #Circo3106, rejoignez-nous pour préparer l'alternance 👉🏻 https://t.co/f2atIhvskV pic.twitter.com/6NR1qwerUL
Le gouvernement ne compte pour autant pas totalement abandonner son projet de loi. Gérald Darmanin a confirmé au micro de TF1 la demande du Président de la République : "[Il] nous a demandé de trouver cette ligne de crête pour faire adopter des mesures fortes".