Le secteur aéronautique toulousain est en tension. Alors qu'Airbus voit son chiffre d’affaires plombé par son activité spatiale, le consortium européen doit aussi faire face à des difficultés de montée en cadence pour la production des avions, tout comme le motoriste et équipementier Safran. Des retards passagers qui n'inquiètent pas la bourse, où l'action Airbus est en progression.
Engagé dans une remontée en cadence de sa production d'avions, Airbus a vu son bénéfice divisé par deux au premier semestre, par son activité spatiale. Mais le consortium européen garde la confiance des investisseurs.
Le secteur spatial très concurrentiel
"Notre performance financière à mi-année reflète principalement les importantes charges liées à nos activités spatiales. Nous nous appliquons à résoudre les causes racines de ces difficultés", affirme le président exécutif d'Airbus Guillaume Faury, dans un communiqué repris par l'AFP. "Entre janvier et juin, le bénéfice net de l'avionneur européen a fondu de 46%, à 825 millions d'euros", a annoncé le groupe.
After the success of the SATCOMBw Stage 2 programme, Germany’s armed forces has awarded Airbus the SATCOMBw 3 prime contract for the next generation secure military satellite system. It includes geostationary satellites as well as ground segment📡 The spacecraft are due to be… pic.twitter.com/JMVZTLq8vv
— Airbus Space (@AirbusSpace) July 4, 2024
L'avionneur avait déjà prévenu fin juin qu'il devait passer une nouvelle provision d'environ 900 millions d'euros au premier semestre liée aux coûts de développement et des perspectives commerciales attendues de certains programmes de satellites de télécommunications et de navigation. Un domaine bouleversé par l'arrivée des concurrents Starlink et Space X.
La difficile montée en cadence pour les avions
Sur le 1ᵉʳ semestre, le chiffre d'affaires d'Airbus s'est établi à 28,8 milliards d'euros, en hausse de 4%, reflétant essentiellement celle de la branche avions commerciaux, qui représente les trois quarts des revenus d'Airbus. Mais là aussi le géant européen est à la peine. Alors qu'il tablait sur la livraison de 800 avions cette année, il ne pourra finalement en livrer que 770.
Une partie de ses fournisseurs, fragilisés par la pandémie, doit investir et recruter afin d'augmenter sa production. Les fournitures d'équipements de cabines, de trains d'atterrissage, de long-courriers, et de moteurs sont concernées. C'est le cas de l'équipementier Safran, dont les livraisons de moteurs neufs sont en baisse de 29% "en raison de problèmes persistants dans la chaîne d'approvisionnement".
Airbus rassurant et les investisseurs sereins
Ces difficultés restent passagères et Airbus Industrie se veut rassurant quant à "sa capacité et à celle de ses fournisseurs de monter en cadence", pour respecter les contrats signés avec les compagnies aériennes. D'ailleurs les investisseurs ne s'y trompent pas. L'action d'Airbus a grimpé de plus de 4% à 139,42 euros, après la publication de résultats.
Abra Group to further expand its international operations with a commitment for 5 #A350s! ✈️ In line with the Group's growth plans, the best-in-class #LongRangeLeader will be flying passengers to new long-haul destinations in the comfort and style of the #AirspaceCabin. #FIA2024 https://t.co/XuulwouoKp
— Airbus (@Airbus) July 25, 2024
L'avionneur a enregistré plus de 8.500 commandés, dont plus de 7.100 de la famille A320. Il a produit un peu moins de 44 avions par mois depuis le début de l'année et compte passer à 75 A320 mensuels en 2027. Airbus devrait également passer à 14 mono couloirs A220 par mois en 2026, 3 à 4 long-courriers A330 cette année et 12 A350 mensuels en 2028, contre 12 actuellement.