Le rameur international de l'Aviron Toulousain a créé la surprise en annonçant à ses fans qu'il quitte l'équipe de France pour le Canada. Il a la double nationalité et a choisi l'aventure outre-atlantique.
Le rameur toulousain Julien Bahain ne ramera plus pour l'équipe de France d'aviron : détenteur de la double nationalité franco-canadienne, celui qui était médaillé de bronze pour la France à Pékin en 2008 et représentait son pays aux JO de Londres en 2012, a choisi de courir désormais pour le Canada !
Il l'a annoncé dans un message à ses fans posté sur son blog et que nous reproduisons ici :
"Chères amies sportives, chers amis sportifs,
Chères toutes et chers tous,
Je souhaite vous faire part d’une décision importante qui va profondément modifier le cours de ma carrière sportive. Comme certains le savent déjà, je suis né avec une double nationalité franco-canadienne. Depuis tout petit, j’ai grandi entre les deux cultures et ma carrière de sportif de haut niveau en aviron m’a amené sur de nombreux podiums internationaux sous les couleurs de la France. Mais mon autre moitié a toujours souhaité vivre et ramer au Canada. Après une année sabbatique et une année de reprise, il s’avère qu’au regard du règlement de la Fédération Internationale des Sociétés d’Aviron (FISA), je suis éligible pour un changement de pays. En effet, depuis Septembre 2012 (Championnat d’Europe), cela fait plus d’un an que je n’ai pas concouru sous les couleurs françaises en compétition officielle FISA.
D’un point de vue personnel, il nous est possible avec ma compagne de nous lancer dans cette fantastique aventure que peut représenter une nouvelle vie à deux à l’autre bout du monde. Il est rare dans une vie d’avoir l’ensemble des éléments réunis vous permettant de dire que si vous ne saisissez pas cette opportunité maintenant, elle ne se représentera pas une autre fois. C’est le cas pour moi aujourd’hui. Je me dis que c’est le moment de m’envoler pour le pays de l’érable et de tenter ma chance au sein de la sélection canadienne. Les discussions entamées avec Rowing Canada me font dire qu’il est temps pour moi de sauter le pas. D’un point de vue technique, il me sera demandé de vivre à Victoria en Colombie Britannique dans la région de Vancouver afin d’être au quotidien avec le groupe d’entraînement sous les ordres du Head Coach Martin McElroy.
Il est évident que cette décision n’est pas la plus facile à prendre car cela est un profond bouleversement d’un certain équilibre trouvé entre ma pratique du haut niveau, ma vie professionnelle et ma vie personnelle. Je tiens d’ailleurs tout particulièrement à remercier SNCF, mon employeur, qui m’accompagne depuis maintenant 3 ans. Une fois de plus, ils répondent présents en acceptant ma demande de congé sans solde et en assurant ainsi mon retour après les Jeux de Rio.
Certains ne comprendront peut-être pas cette décision. J’espère que ce message éclaircira un peu les choses. J’ai toujours avancé dans ma vie en me fiant à mon instinct. Je ressens le besoin de voir autre chose, de vivre mon sport autrement après plus de 11 ans à haut niveau, de parfaire mon anglais, de compléter cette partie de moi dans ce pays où la moitié de ma famille est née et vit. Il est vrai que les derniers évènements au sein du groupe m’ont amené à me poser beaucoup de questions quant à ma vision de ma pratique. Mais je tiens à dire que cette décision n’est aucunement motivée par les petits différends rencontrés dernièrement. C’est une somme de détails qui font qu’on saisi l’opportunité là où elle se présente. Cela fait des années que j’en parle et la chance se présente maintenant. Peut-être que les choses auraient pu se dérouler autrement mais là n’est pas la question. Je regrette juste au final qu’au sein du groupe nous n’ayons pas eu l’occasion de mieux nous connaître car je reste persuadé que le manque de communication et nos égos nous ont menés à beaucoup d’incompréhension. Je souhaite, à mes coéquipiers, tout le meilleur dans ce formidable projet du 8. La route est encore longue jusqu’à Rio mais ils ont tout pour réussir et je resterai l’un des plus fervents supporters de ce projet.
La liste des personnes qui m’ont accompagné tout au long de ces années est longue et je ne pourrai me lancer dans une liste exhaustive. De mon club formateur à mes collègues de travail en passant par ma famille et mes amis, je ne saurais citer chacun. Un grand merci à toutes et à tous pour votre soutien, votre compréhension et votre aide au court de ces années faîtes de victoires et de défaites. De joies et de pleurs. De sueurs et d’envies.
Et même outre Atlantique, « l’aventure continue… »
Julien BAHAIN
Julien avait notamment tenté et réussi une belle aventure début 2013 : la traversée de l'atlantique à la rame en double en son ami Patrick Favre.