Des manifestations sont prévues dans plusieurs villes ce jeudi devant les tribunaux. A Toulouse, Albi, Castres, Rodez, Cahors, les avocats, les magistrats et les greffiers se mobilisent pour réclamer une justice de qualité.
Ce sont tous les acteurs du monde judiciaire qui se mobilisent ce jeudi. Des manifestations ont lieu un peu partout en France.
A Toulouse, avocats, magistrats et greffiers se sont rassemblés sur les marches du tribunal de grande instance. Au total une centaine de personnes étaient présentes. C'est l'ensemble de la profession qui réclame une justice de qualité.
Elle demande le maintien du nombre de juridictions de plein exercice actuel "permettant seul une vraie justice de proximité et l’accès au juge."
Les acteurs du monde judiciaire dénoncent "un simulacre de concertation de la part de la Chancellerie sur des questions complexes, une absence de transparence et d’étude d’impact sur les projets, un manque de moyens humains et matériels persistant ne permettant pas de répondre aux objectifs affichés, le caractère illusoire d’une justice totalement numérisée en l’absence de moyens pour sa mise en œuvre et de l’impossibilité pour tous les justiciables d’y avoir accès pour des raisons techniques et humaines."
A Rodez dans l'Aveyron, une trentaine d'avocats et de magistrats se sont rassemblés symboliquement pour cette journée de mobilisation. Ils étaient une quarantaine à Castres sur les marches du palais de justice.
Une justice en piteux état
La ministre de la Justice a lancé en octobre les cinq chantiers prioritaires pour réformer la justice, qui prévoient notamment la simplification des procédures pénales et la transformation numérique. Pour les syndicats, qui critiquent depuis le départ une "consultation de pure façade", "les propositions ne tiennent aucun compte de la réalité de la justice en France".
Ils décrivent une justice "en piteux état", "submergée donc lente". "La justice bénéficie de 1,8 % du budget public annuel, soit 64 euros par habitant et par an et la France se situe au 23e rang sur 28 au sein de l'Union européenne pour le pourcentage du budget alloué à la justice", dénoncent ces organisations. "Les conditions de tous se dégradent", critiquent-elles encore.
Voir le reportage de Stéphane Compan et Laurence Boffet
avec les interviews par ordre d'apparition de :
- Odile Barral, déléguée nationale du syndicat de la Magistrature
- Eric Boyadjian, vice bâtonnier du barreau de Toulouse
- Cécile Brandely, avocate