Les îles Baléares disent avoir réussi à éradiquer le frelon asiatique de leur territoire. Une bonne nouvelle pour les apiculteurs de Midi-Pyrénées très durement touchés par cet insecte depuis son arrivée en France en 2004.
Depuis son arrivée en France, par hasard en 2004 dans une cargaison de poteries en provenance de Chine, livrée
dans le Lot-et-Garonne, le frelon asiatique est devenu la bête noire des apiculteurs.
Une invasion qui touche tous les pays d'Europe. Et jusque-là, personne n'était parvenu à repousser sa progression. Mais fin novembre, le gouvernement des Baléares a annoncé officiellement avoir éradiqué l'insecte indésirable.
Une première en Europe
Très présent en Espagne et notamment sur l'île de Majorque, le frelon asiatique décime des milliers d'abeilles toute l'année. Car contrairement à la France, le climat tempéré ibérique favorise l'activité de l'insecte 12 mois par an. Ainsi, le gouvernement espagnol a rapidement pris très au sérieux le problème.Et Majorque vient de devenir le premier territoire européen à avoir éliminé le danger.
Les #IllesBalears són en el primer territori europeu que aconsegueix eradicar la #VespaAsiàtica
— Universitat de les Illes Balears - UIB (@UIBuniversitat) November 26, 2020
La UIB ha participat, des del primer moment, en l’esforç dedicat a la detecció d'aquesta espècie invasora amb iniciatives com @vespapp. #STOPvespa
https://t.co/enFWtfUBuT pic.twitter.com/whq1w8ABuS
Une application appelée Vespapp
Le gouvernement des Baléares a misé sur la collaboration citoyenne via une application. Appelée Vespapp, cette dernière a été mise au point par des universitaires dès 2016. Chaque habitant a ainsi pu signaler précisément l'intrus et permis de localiser les nids. Grâce à ces 1 200 signalements, des pièges ont pu être installés (jusqu'à 576 par an depuis 2016) et l'envahisseur a petit à petit été éradiqué.Selon les autorités espagnoles, le frelon asiatique n'a plus été identifié sur l'archipel depuis l'été 2018.
"C'est encourageant"
Cette nouvelle devrait ravir les apiculteurs français. Il n'existe pas de données précises sur le nombre de ruches détruites par des colonies de frelons asiatiques mais les attaques sont nombreuses et n'épargnent aucun département de l'ex région Midi-Pyrénées.Nicolas Puech, apiculteur installé en Ariège et représentant de l'association Natur Miel réagit :
Mais l'apiculteur bio tempère en précisant que "sur une faible surface, c'est plus facile à maîtriser que sur un continent ! Ce n'est pas la solution miracle !C'est une bonne nouvelle. C'est encourageant. Cette action a été bien coordonnée entre les citoyens et le gouvernement et ça porte ses fruits.
Applicable en France ?
La collaboration citoyenne marche déjà en France. De nombreuses personnes signalent des nids de frelons mais la destruction reste à la charge du propriétaire du lieu où se trouve le nid. Et l'intervention d'un professionnel coûte entre 300 et 600 euros.L'apiculteur espère que cette nouvelle poussera le ministère de l'agriculture à se pencher sur le problème. Reste à trouver un moyen plus écologique de détruire les nids de frelons que par pulvérisation d'insecticides.Il faudrait que le gouvernement français prenne exemple sur l'Etat espagnol qui finance les destructions de nids de frelons asiatiques. Car chez nous, même quand quelqu'un signale un nid, 90% du temps rien n'est fait car ça coûte trop cher.