Un avocat va porter plainte après le banquet géant organisé ce samedi place du Capitole à Toulouse. Une situation absurde pour Fabrice Di Vizio dans une ville où le port du masque est obligatoire en raison de l'épidémie de coronavirus.
Fabrice Di Vizio ne décolère pas. L’avocat de l’association victime coronavirus covid-19 France est en colère contre l’absurdité de la situation. Le port du maque est obligatoire à Toulouse mais un grand banquet avec cassoulet géant est organisé ce samedi place du Capitole. Une plainte sera déposée au parquet ce lundi pour "mise en danger de la vie d’autrui par le manquement à une obligation particulière de sécurité prévue par la loi ou le règlement."
Le maire de Toulouse est responsable selon l'avocat
La plainte ne vise personne en particulier, ni l’organisateur, ni le maire gestionnaire du domaine public, ni le préfet qui autorise l’événement. L’avocat estime que c’est à un tribunal de dire qui commet la faute mais pour lui, le maire de Toulouse est responsable. "Jean-Luc Moudenc avait expliqué que le virus circulait activement et qu’il était favorable à la protection de la population. Alors comment il justifie cet événement, ce banquet géant façon Astérix ?" s’interroge l’avocat."Comme un grand restaurant place du Capitole"
L’association Toulouse à table qui organise le repas a indiqué que les tables installées place du Capitole seront séparées de 2 mètres, que les convives ne seront pas plus de 10 par table et que le masque sera obligatoire pour circuler. Ce sera comme un grand restaurant au Capitole nous avait expliqué l’organisateur Guy Pressenda. Il avait également précisé que la jauge avait été diminuée par rapport à l’année dernière. Ce samedi soir, ce sont 4 services qui sont prévus, pour 400 personnes à chaque fois.
Le port du masque obligatoire, une question politique ?
"Alors le virus ne circule pas parce que je suis assis, demande l’avocat ? Et si une personne seule à 800 mètres du banquet ne porte pas de masque elle est en infraction ? La question du port du masque à Toulouse comme ailleurs est une question politique, quel est l’endroit où les municipalités ont la main ? Ce sont les lieux publics. C’est à l’extérieur qu’ils peuvent tirer un bénéfice politique". Pour Fabrice Di Vizio, "le maire ne peut pas déclarer à la presse que ne pas porter le masque est irresponsable et en même temps permettre la tenue de cet événement public". Jean-Luc Moudenc avait déclaré le 19 août dernier que le port du masque obligatoire était une mesure simple et intelligible.Si demain il y a un cluster à Toulouse, qui sera responsable ? Est-ce responsable politiquement de faire cela ?
Masque imposé à Toulouse: pour le maire LR de la ville Jean-Luc Moudenc, "il fallait une mesure simple et intelligible" pic.twitter.com/3MZ1eihNuN
— BFMTV (@BFMTV) August 19, 2020
Pour Fabrice Di Vizio, l'organisation de ce banquet envoie à la population des signaux contradictoires.
L'avocat explique que généraliser le port du masque partout à l’extérieur est un non sens. Avec l’association victimes coronavirus covid-19 France, il a d’ailleurs déposé un recours contre l’arrêté préfectoral sur le port du masque obligatoire à Toulouse.
Sollicitée par France 3 Occitanie, la préfecture de Haute-Garonne rappelle que "les rassemblements ne sont pas interdits, à condition qu'ils respectent les mesures sanitaires en vigueur au niveau national et local".
"Concernant cet événement, mentionne l'autorité préfectorale, il a fait l'objet d'une déclaration en préfecture. Les organisateurs ont présenté un protocole sanitaire conforme aux mesures en vigueur".
Du côté de la mairie de Toulouse, l'adjoint de Jean-Luc Moudenc Jean jacques Bolzan rappelle que la préfecture a donné un avis favorable "Nous allons bien sûr regarder si toutes les mesures sont bien prises en compte, dit l'élu.
Il faut trouver le juste milieu entre les règles sanitaires et la relance économique et la vie sociale
"Ce banquet est quelque chose de convivial, de chaleureux souligne Jean-Jacques Bolzan, qui va permettre aux gens de se retrouver dans des conditions sanitaires strictes et donc je crois qu’il n’y avait pas lieu d’annuler cet événement."
