Vous ne connaissez pas les peintures de Benjamin Constant ? Vous ne savez même pas qui il est ? Et bien c'est le moment ou jamais de (re)découvrir ce peintre orientaliste avec une rétrospective qui lui est consacrée au musée des Augustins à Toulouse. Une première.
Injustement tombé dans l'oubli et souvent confondu avec l'écrivain et homme politique, ce coloriste hors-pair connut en son temps la gloire en France et un succès fulgurant de l'autre côté de l'Atlantique. Admirateur fervent de Delacroix, il se passionna, à la suite d'un voyage en Espagne et au Maroc, pour les sujets orientalistes qui sont au cœur d'une exposition à voir au Musée des Augustins à Toulouse jusqu'au 4 janvier. Une exposition qui a reçu le Label «Exposition d'intérêt national » du Ministère de la Culture et de la Communication.
L'exposition permettra de redécouvrir aussi tous les aspects du travail de Benjamin Constant, notamment sa période de formation à Toulouse. On y découvre aussi les esquisses de décors monumentaux commandés pour Paris ou le Capitole, à Toulouse, ainsi que sa production de portraitiste mondain ou intime qui a clos sa carrière à l'heure ou l'orientalisme passait de mode. Sa célébrité traversa la Manche et l'océan où il séduisit beaucoup de collectionneurs américains et canadiens, lors de ses nombreux déplacements.
Pourquoi une telle exposition à Toulouse ?
C'est à Toulouse que ce Parisien de naissance a été élevé par ses tantes et qu'il a produit ses premières œuvres hésitantes pour les prix municipaux de peinture organisés par l'Ecole des beaux-arts. C'est pour cette ville que l'Etat acquiert le premier succès incontestable de l'artiste au Salon, L'Entrée de Mehmet II à Constantinople conservé au musée des Augustins.C'est au Capitole, monument emblématique de la ville, que le peintre destina son décor monumental, le gigantesque tableau représentant L'Entrée d'Urbain II à Toulouse. Si le fonds d'atelier de l'artiste a été dispersé à sa mort, provoquant un éparpillement de sa production dans des mains privées, le musée des Augustins n'en possède pas moins l'ensemble le plus complet avec treize tableaux dont quatre entrés au cours des dix dernières années.