A 2 jours de l'entrée en vigueur du Brexit 8 000 entreprises d'Occitanie sont dans l'expectative. Comme Airbus, celles qui se fournissent Outre-Manche et surtout celles qui y ont implanté une activité, s'interrogent sur le coût du Brexit et l'opportunité de rapatrier ces unités dans notre région.
Ce vendredi 31 janvier à minuit le Brexit entrera en vigueur.
8 000 entreprises en Occitanie - dont près de 4 000 rien que dans la région de Toulouse - commercent avec le Royaume-Uni.
Leurs principales inquiétudes : les formalités douanières, les règles de conformité et la validité des brevets européens.
Ces paramètres présentent 2 risques :
- le ralentissement de la circulation des marchandises dans les 2 sens, import et export
- la hausse des coûts aussi bien pour les approvisionnements que pour les produits exportés, menaçant la rentabilité de ces entreprises
Objectif : fluidifier leur acheminement malgré les lenteurs des contrôles douaniers et de conformité.
Prendre le temps de la réflexion
Quant à celles qui ont carrément implanté des unités de production en Grande-Bretagne, l'heure n'est pas à la précipitation.Le premier ministre Boris Johnson a annoncé qu'il souhaitait que les négociations avec l'Union Européenne sur la mise en place concrète des nouvelles règles douanières et de circulation des personnes et des marchandises soient menées à bien d'ici au 31 décembre 2020.
Le risque qu'il fait peser c'est - en cas d'échec - la menace d'un "no deal" dont le coût et les répercussions seraient les plus graves.
Le constructeur aéronautique Airbus est le premier concerné par le Brexit.
L'usine de Broughton au Pays de Galles fabrique les ailes de ses avions.
Directement Airbus emploie 13 500 personnes sur 23 sites au Royaume-Uni, mais il compte des milliers de fournisseurs dans la filière, pour un total de 110 000 emplois indirects - soit un poids économique de 6 milliards de Livres sterling par an (soit 7 milliards et 100 millions d'Euros).
Impossible dans ces conditions d'envisager dans l'immédiat le rapatriement de ces activités sur le continent européen, même si la société se prépare à toutes les éventualités..
La compétitivité pour baromètre
En fait les sièges sociaux d'entreprises multinationales représentent la majeure partie de ces "déménagements", au bénéfrice en premier lieu des Pays-Bas, même si Paris tire plutôt bien son épingle du jeu.La période de transition sera mise à profit pour approfondir la réflexion : du géant aéronautique à la PME, ce qui primera c'est le calcul de la compétitivité des activités maintenues de l'autre côté de la Manche.
Les conséquences du Brexit devraient plus toucher les entreprises d'Occitanie qui exportent vers le Royaume-Uni, au premier rang desquelles les activités du secteur agro-alimentaire.
Mais ça c'est une autre histoire.