Plus d’une centaine de soignants, dont plusieurs d'Occitanie, dénoncent dans une tribune au "Monde", l’accroissement du nombre des vols d’avion, y compris la nuit, au mépris de la santé des riverains des aéroports. Ils réclament la mise en place d’un couvre-feu.
"La surexposition au bruit aérien fait exploser les maladies cardio-vasculaires avec, pour chaque augmentation de 10 décibels, un surcroît de mortalité évalué à 18 % et allant jusqu’à 28 % pour l’infarctus du myocarde. C’est l’espérance de vie qui est menacée avec, en première ligne, les populations riveraines des aéroports." Le constat est fait par une centaine de soignants, dont plusieurs d'Occitanie, dans une tribune publiée dans les pages du journal "Le Monde".
Particulièrement documenté par BruitParif, la situation parisienne serait des plus criantes : "dans les zones aéroportuaires d’Ile-de-France, indique la tribune, les études de Bruitparif évaluent à 1,9 million le nombre de Franciliens exposés à un niveau de bruit supérieur à la valeur guide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la protection de la santé, dont 1,4 million pour le seul aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle."
Augmentation de 70% de la population exposée à un bruit nocturne
Toulouse n'y échappe pas. Selon ces soignants s'appuyant sur l'étude "Discussion sur les effets du bruit des aéronefs touchant la santé" (Debats) "la population exposée à un bruit nocturne de plus de 50 décibels s’est accrue de 70 % entre 2012 et 2017. Plus de 14 000 personnes sont concernées. Du fait de l’absence de couvre-feu, demandé en vain par les associations, ce sont environ 8 000 avions par an qui survolent de nuit un hôpital à basse altitude, sans que cela semble poser de problème éthique aux autorités aéroportuaires, à la direction générale de l’aviation civile et à la majorité municipale. Partout, la santé publique passe après les intérêts financiers."
Un "profond désintérêt" que ne supportent plus ces médecins et ces soignants. Ces derniers réclament la mise "en place des mesures préconisées par la convention citoyenne pour le climat en interdisant les extensions aéroportuaires ; qu’il établisse, pour chaque aéroport, des plans de prévention du bruit dans l’environnement vraiment protecteurs, incluant le plafonnement des aéroports en nombre de mouvements d’avions ; que le couvre-feu devienne la règle et pas l’exception ; et qu’il se conforme enfin aux normes européennes trop souvent ignorées" afin de régler ce qu'ils estiment être un véritable problème de santé publique.