"Ça ne change rien, c’est la continuation d’une politique", réactions syndicales mitigées à la nomination de Nicole Belloubet à l’Éducation

La nouvelle ministre s’inscrit dans la continuité des mesures récemment annoncées par l’exécutif. Les syndicalistes toulousains veulent maintenir la pression pour s’opposer aux réformes dans l'Éducation nationale.

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Ancienne rectrice de l'académie de Toulouse, elle est le nouveau visage du ministère de l’Éducation nationale. Ce vendredi 9 février au matin, Nicole Belloubet a pris ses fonctions et d’emblée déclaré qu’elle souhaite l’instauration "très rapide d’un dialogue avec les enseignants".

La ministre, qui fut rectrice de l’académie de Toulouse de 2000 à 2005, veut aller "vers les acteurs de l'Éducation nationale, dans un esprit de dialogue et d'écoute et avec la ferme volonté de faire évoluer notre système éducatif", assurant qu'elle poursuivra la mise en œuvre des mesures récemment annoncées par Emmanuel Macron et Gabriel Attal. Parmi elles, l'application pour l'année scolaire prochaine des réformes du "choc des savoirs", dont la constitution des groupes de niveau en français et mathématiques.

"Tri social"

Évoquant les futurs chantiers qui l'attendent, Nicole Belloubet, a souhaité "tout faire pour mettre en place un système qui contribue à réduire les inégalités sociales, qui refuse tout tri social et qui n'exclut pas les élèves par l'échec".

 À Toulouse, sa nomination ne suscite pas vraiment d’espoir d’être entendus chez les syndicats d’enseignants. Comme dans les autres régions, ils sont nombreux à être vent debout contre les mesures du "choc des savoirs" annoncées début décembre par Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale. 

"À peine nommée, Gabriel Attal a dit qu’elle allait mettre en œuvre le choc des savoirs et les groupes de niveau donc c’est bien la preuve qu’elle va poursuivre la politique menée depuis le premier quinquennat d’Emmanuel Macron. C’est-à-dire diminution de postes, diminution de moyens et dégradation des conditions de travail des collègues dans les classes" a réagi Annick Camlet, secrétaire culture, éducation, formation de FO 31.

Pour nous ça ne change rien, c’est la continuation d’une politique.

Annick Camalet, secrétaire culture, éducation, formation de FO 31

En 2005, Nicole Belloubet avait démissionné de son poste de rectrice de l’académie de Toulouse afin de marquer son opposition à la politique de diminution du nombre de postes d’enseignants, alors menée par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Elle était alors membre du Parti socialiste, dont elle ne fait plus partie depuis 2013. "Le fait qu’elle soit nommée par un gouvernement qui a supprimé des milliers de postes depuis le premier quinquennat, c’est bien la preuve qu’elle va aller à l’encontre de ses convictions profondes", estime Annick Camalet. Nicole Belloubet fut première adjointe en charge de la culture de Pierre Cohen, lorsqu'il était maire de Toulouse puis vice-présidente du Conseil régional lorsqu'il était présidé par Martin Malvy. 

Du côté du SNES-FSU, on semble laisser la place au doute : "Elle va arriver dans un ministère qui est profondément en crise avec une colère très profondément ancré des collègues (…) La question ça va être celle de sa marge de manœuvre politique" :

Est-ce qu’elle est là simplement pour mettre en œuvre la politique d’Emmanuel Macron auquel cas ça se passera probablement dans le conflit avec elle, ou bien est-ce qu’elle entend enfin les personnels à la différence des deux ministres précédents ?

Pierre Prioulet, professeur de mathématiques au lycée hôtelier de Toulouse et secrétaire général SNES-FSU 31

Outre le souhait de voir abandonner le projet de choc des savoirs, ce syndicaliste prévient qu’il continuera de défendre "une augmentation significative de salaires sans contrepartie et le traitement de la difficulté à recruter des enseignantes et des enseignants".

"Une bonne technicienne"

Pierre Prioulet salue toutefois la connaissance de l’Éducation nationale de la nouvelle ministre. "C’est quelqu’un qui était une bonne technicienne, elle avait une bonne connaissance des dossiers quand elle était rectrice, mais elle a démissionné en 2005 parce qu’elle estimait manquer de moyens. C’était le début des suppressions de postes d’enseignants. Aujourd’hui, elle arrive dans un ministère qui a supprimé 9000 postes sur les six dernières années, qui s’apprête à en supprimer 500 dans le second degré à la rentrée. Donc ce n’est pas du tout la même feuille de route. Je ne suis pas sûr qu’elle sera en capacité d’imposer une autre feuille de route, mais en tous les cas, elle trouvera les personnels sur son chemin, ça c’est sûr."  

"On va continuer à porter les revendications des collègues sur le terrain (face aux suppressions d’emplois, ndlr)" a également prévenu Annick Camalet la représentante syndicale de FO 31.  Partout en France, des enseignants du second degré ont manifesté le 1er février et promettent de se mettre à nouveau en grève au retour des vacances d'hiver.

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