La France s'apprête à vivre la deuxième vague de chaleur de cet été 2022. Et certainement pas la dernière. Ces épisodes caniculaires promettent d'être de plus en plus précoces, rapprochés et tardifs dans la saison.
Pour la 2ème fois depuis le début de l'été la France se prépare à suffoquer. Une vague de chaleur a en effet débuté ce lundi 11 juillet et va s'intensifier progressivement jusqu'à la fin de la semaine, sans que l'on sache encore quel sera son terme.
La vallée de la Garonne sera particulièrement touchée par ce phénomène, tout comme ses voisins de l'arc méditerranéen.
Mais alors faut-il s'attendre à un épisode aussi intense qu'en 2003 et 2019 ? Les météorologues ne se prononcent pas pour l'instant car leurs prévisions ne sont fiables qu'à huit jours et ne modélisent pas la fin du phénomène.
Une chose est sûre, selon Météo France, ces vagues de chaleur promettent d'être de plus en plus intenses et régulières.
"Ce qui est en train de se passer est une sorte de fenêtre ouverte sur le futur. On s'attend à ce que l'été 2003 devienne la norme d'ici la fin du siècle " explique Sébastien Leas, ingénieur prévisionniste à Météo France.
Pourquoi ? Parce que les relevés effectués depuis 1947 attestent déjà d'une intensification des ces phénomènes climatiques.
Les 40°C deviendront la norme
"Sur ces 10 dernières années, on constate que les vagues de chaleur sont plus fortes, plus précoces et plus tardives dans la saison", poursuit Sébastien Leas.
C'est donc une certitude, nos été vont durablement changer. Ainsi les 35°C, voire les 40°C risquent de devenir la norme, notamment dans notre région et pourraient même se généraliser à l'ensemble du territoire.
En cas de fortes émissions de gaz à effet de serre, les vagues de chaleur seront multipliées par 5 ou 10. En cas de réduction, elles seront là divisées par deux.
Matthieu Sorel, climatologue à Météo France
Les scénarii modélisés par les climatologues de Météo France envisagent différentes options, plus ou moins alarmistes, en fonction de la quantité d'émissions de gaz à effet de serre.
"Même si demain on coupe nos émissions de C02, les températures vont augmenter"
"Mais oui il faut être inquiet, quoi qu'on fasse, même si demain on coupe nos émissions de gaz à effet de serre, l'inertie du climat est telle que de toute façon les températures vont forcément aller à la hausse", estime Sébastien Leas.
Des déclarations pessimistes qui doivent avoir un écho particulier dans notre région. Selon Météo France, l'Occitanie sera davantage soumise aux vagues de chaleur que le reste du pays.
Pour quelle raison ? L'explication est très simple. "La vallée de la Garonne, l'arc méditerranéen et le couloir rhodanien resteront durablement les zones les plus chaudes car ces territoires reçoivent plus d'énergie solaires que la moitié nord du pays" décrypte Matthieu Morel.
Une certitude qui fait froid (ou plutôt chaud) dans le dos.