Une carte de France recensant 19 groupes de hooligans en activité vient d'être publiée par StreetPress et l'Équipe. Selon les 2 médias, un seul serait actif dans le sud : "Camside Tolosa", un groupe violent d'extrême droite basé à Toulouse.
Au milieu d’une forêt, un groupe d’une dizaine d’hommes habillés en noir semble attendre quelque chose. Le cadre de la vidéo pivote, et on distingue un autre groupe, vêtu de sweat-shirts bleus, arriver vers eux en courant. Les deux groupes se jettent l’un sur l’autre pour se livrer à un combat de coups de poing et de pied durant quelques minutes. Puis, ils repartent chacun de leur côté.
Cette vidéo, intitulée "Camside Toulouse VS Bordeaux Hooligans fight", n’en est qu’une parmi des centaines d’autres sur les réseaux sociaux montrant ces combats organisés entre hooligans. Des scènes de combat qui se déroulent, de plus en plus, en dehors des stades de foot.
Saluts nazis et combats organisés
Ces jeunes habillés en noir dont on distingue mal le visage forment la "Camside Tolosa", un groupe de hooligans toulousains né en 2008 qui compterait aujourd’hui une quinzaine de membres actifs. Sur les réseaux sociaux, ils posent sur de nombreux clichés en faisant des "saluts de Kühnen", variante à trois doigts du salut nazi souvent utilisé par les néo-nazis.
19 groupes actifs en France
La cartographie des groupes hooligans en France de l’Équipe et StreetPress compte 19 groupes en activité pour 16 clubs différents. "Le compte n’est pas exhaustif, car nous avons sélectionné les bandes qui ont un nom, sont en lien avec une équipe de foot, et dont les hools revendiquent leurs actions. Estimés à plusieurs centaines, ces derniers sont présents chaque week-end dans les travées ou tentent d’attaquer des groupes de supporters en marge des matches", précise l’article de StreetPress.
Ces groupes de hooligans sont presque tous présents dans la partie septentrionale de la France, de Lille à Tours et de Guingamp à Strasbourg. Paris est la place forte historique. Toulouse fait figure d’exception dans le sud de la France.
Résurgence d'une violence que l'on croyait marginalisée
En mars dernier, la "Camside Tolosa" participe à un combat organisé dans une zone industrielle de Reims qui voit s’opposer deux clans de hooligans composés de différents groupes (Reims, Toulouse, Boulogne et Paris d’un côté, Strasbourg, Nancy et Rouen de l’autre). Durant trois minutes, les 120 hooligans se donnent des coups de pied, de poing, de ceinture et de poing américain. Au moins un participant a été poignardé avec un couteau.
"On aurait pu croire à une crise existentielle du hooliganisme en France, avec des foyers plus ou moins actifs mais limités, et l'impression que le mouvement était devenu marginal. Mais ce n'est pas le cas. Il était sur le déclin, mais il a ressurgi, avec des forces retrouvées", résume dans l’Équipe, Sébastien Louis, historien et spécialiste du supportérisme en Europe.
L'organisation de police en charge du suivi de cette mouvance, la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), affirme porter "une attention particulière" au retour en force du hooliganisme. Elle a le derby d'Occitanie de ce dimanche 2 octobre 2022 entre Toulouse et Montpellier comme "match à risques". Les fans du MHSC vont être tout particulièrement encadrés dans la ville rose.