Manque de médecins, d’infirmiers, d’aides soignants… L’hôpital est au bord de la crise de nerf. Une journée d’action nationale est organisée ce mardi 7 juin par plusieurs syndicats. On fait le point de la situation dans la région
C’est un appel à la mobilisation générale. A 5 jours du premier tour des élections législatives, les syndicats hospitaliers veulent se faire entendre.
Dans la région des rassemblements ont lieu à Toulouse, Montpellier et dans plusieurs départements ce mardi 7 juin pour dénoncer le manque de personnel, la fermeture de services et des situations très tendues aux urgences. Et c’est bien l’ensemble des hôpitaux qui est en souffrance comme on peut le voir sur cette carte.
Les urgences en grande difficulté
En France, 120 services d'urgences répartis dans une soixantaine de départements affirment faire face à d'importantes difficultés. En Occitanie, certains hôpitaux ont dû fermer partiellement leur service d'urgences comme à Auch, Montauban ou Carcassonne.
À Millau, les urgences devraient être fermées cet été faute de main d'œuvre, tout comme à Villefranche -de-Rouergue. A Auch, elles pourraient être fermées de nuit en juillet et août. Il n'y aura pas de maison médicale de garde durant cette période.
A Bagnères-de-Bigorre, le SMUR et les urgences sont déjà fermés la nuit. Et selon nos informations, une réorganisation des services est actuellement à l'étude pour la période estivale.
Des fermetures évoquées cet été
Les services d'urgence de Lannemezan et Lourdes, dans les Hautes-Pyrénées, pourraient être impactés. La fermeture des urgences H24 ou de nuit n'est pas à écarter, avec toutefois le maintien de l'antenne mobile du SMUR.
En Ariège, à Saint-Girons, la situation pourrait également amener à une fermeture des urgences sur la période du 1er au 15 août.
Dans le Tarn également, des services de soins et des urgences risquent d'être confrontés à la même problématique : à Albi, Castres ou encore Lavaur.
L'Agence Régionale de Santé d'Occitanie a lancé un appel à la mobilisation solidaire de tous les acteurs de la santé pour "passer l'été" sereinement.
Organisation des congés, anticipation et réquisition de personnels s'il le faut, l'ARS veut "garantir un fonctionnement normal des activités dans les établissements et services d'urgences pendant la période estivale à venir"
Manque de personnel
Au CHU de Montpellier la CGT a récemment fait le point de la situation lors d'un comité technique : "300 postes d’infirmiers et 170 postes d’aide-soignant sont inoccupés (postes vacants et absentéisme. En psychiatrie il manque 6 médecins, l’unité des jeunes adultes est fermée et le sera jusqu’en octobre. Certaines salles de bloc opératoires sont fermées depuis le mois d’avril, par manque d’anesthésistes ou d’infirmières de bloc opératoire ou d’infirmiers anesthésistes..."
A Toulouse, la CGT et SUD estiment qu’il faudrait embaucher 1500 personnes pour faire « normer les services et cesser de fermer des lits »
A Tarbes, l'unité neuro-vasculaire de l'hôpital sera suspendue à compter du 1er juillet à cause d'une pénurie de personnels.
Ce mardi 7 juin, ils étaient 300 environ à battre le pavé à Tarbes pour défendre l'hôpital tandis qu'à Toulouse, une grève a touché les urgences de l'Hôpital de Purpan ce lundi 6 juin.
Avec cette journée de mobilisation, les syndicats hospitaliers tirent une nouvelle fois la sonnette d'alarme à l'attention du gouvernement. Avec la fermeture probable de plusieurs services cet été, l'hôpital public est sur les genoux.