La carte scolaire fait encore parler d'elle. À Miremont, en Haute-Garonne, des parents d'élèves s'opposent au transfert de leurs enfants dans un autre collège du département. Ils dénoncent une "politique de remplissage".
Norellie Claret habite à Miremont en Haute-Garonne. Elle a appris par courrier qu’au mois de septembre son fils, scolarisé en classe de 5e au collège du Vernet, serait inscrit dans un autre établissement situé à Auterive. “Sans la moindre explication”, fulmine cette mère de famille. Selon elle, cette décision a été prise par le département de Haute-Garonne. En 2021, il a revu le tracé des cartes scolaires sur tout le territoire. Ce dispositif impose aux parents qui souhaitent scolariser leurs enfants dans un établissement public de choisir un établissement proche du domicile familial. “C’est une décision insupportable”, dénonce Norellie Claret.
La direction interpellée
À l’instar de Norellie Claret, 18 autres familles sont concernées par cette affectation contrainte et forcée. “Ils sont tous en classe de 5e au Vernet et vont être inscrits au collège d’Auterive sans notre accord”, résument les parents d’élèves. Selon eux, leurs enfants sont dans une situation de mal être depuis qu'ils ont appris la nouvelle. “Cette décision suscite beaucoup d’inquiétude chez nos enfants. Certains ont des maux de ventre. Ils vivent ça vraiment comme une punition”, raconte Norellie Claret.
Face à cette situation, les parents d’élèves ont décidé d’interpeller la direction de l’établissement. Ils ont été reçus au mois de mars par la proviseure du collège du Vernet et deux conseillers départementaux. “Nous n’avons pas été entendus”, dénonce Norellie Claret, qui évoque une réunion où “seule la politique du chiffre et du remplissage a été prise en compte”.
Plusieurs communes concernées par la nouvelle carte scolaire
Ces dernières années, le département de Haute-Garonne a investi dans la construction de nouveaux collèges, notamment pour faire face à l’augmentation démographique. Selon les chiffres du département, “le nombre de collégiens est ainsi passé de 38 000 à 60 000 élèves en 30 ans”.
Avec ces nouvelles constructions, la sectorisation qui régit le lieu de scolarisation d’un élève en fonction de son adresse de domiciliation a évolué. Une évolution précisément dénoncée par les parents d’élèves. “Nos enfants sont habitués à aller en cours près de chez eux. Ils connaissent les professeurs, ils connaissent leurs camarades. Comment voulez-vous qu’on leur impose d’aller au collège à 45 minutes de chez eux alors qu’ils ont un collège à 400 mètres ?”, fustige Norellie Claret.
À Miremont, les parents d’élèves concernés appellent à la mobilisation. Ils espèrent pouvoir inverser la tendance et prennent l’exemple du mouvement entrepris par des parents de Beaumont-sur-Lèze en Haute-Garonne l’an passé. Dans cette commune, plusieurs dizaines de collégiens devaient intégrer un établissement flambant neuf. Face à l'opposition farouche des parents d’élèves, le département a finalement renoncé à les transférer.