Difficultés d'approvisionnement persistantes, aides à la pompe amenées à disparaître, création de nouveaux dispositifs, hausse des prix du carburant estimée... On fait le point sur ce qui change à la rentrée 2023.
Comme à son habitude le passage vers une nouvelle année est synonyme de changements et de nouveautés. Le cru 2022, marquée par la crise énergétique, n’échappe pas à la règle. Une chose ne bouge néanmoins pas vraiment pour le moment : des difficultés d’approvisionnement de carburant persistent. Il suffit de jeter d’un coup d’œil à la carte actualisée des stations*, ce mercredi 7 décembre, pour confirmer l’impression.
À titre d’exemple, si les automobilistes de Tarbes sont plutôt bien lotis, avec une seule station affichant une rupture totale signalée par le fameux cercle rouge, elles sont 7 sur la métropole de Toulouse. Dans certaines stations, seul le gazole ou l’essence sont disponibles.
Quid des aides à la pompe en 2023 ?
Si devoir tenter une ou deux stations, voire une troisième avant de trouver son bonheur devrait se prolonger en 2023, le 31 décembre 2022 marquera une rupture concernant les aides à la pompe.
La remise gouvernementale, directement sur le prix du litre à la pompe, passée de 30 centimes à 10 centimes le 16 novembre dernier, prendra fin le 31. Et ce, en même temps que celle de 10 centimes mise en place directement par Total dans ses stations.
On résume : jusqu’au 31 décembre, vous pouvez bénéficier d’une remise de 20 centimes d’euros à la pompe si vous vous rendez dans une station Total, encore faut-il qu’elle soit approvisionnée.
Un nouveau dispositif sera néanmoins lancé à la rentrée. La Première ministre, Elisabeth Borne, a dévoilé ce mercredi, la mise en place d’une "indemnité carburant" pour les 10 millions de travailleurs les plus modestes. "Vous recevrez directement 100 euros sur votre compte en banque ", a expliqué la Première ministre mercredi matin sur RTL. Cette aide représente une remise de 10 centimes par litre "si on roule en moyenne 12.000 km par an, ce qui est la moyenne des Français", a-t-elle précisé.
"Par exemple, un couple modeste qui travaille et possède deux voitures pourra bénéficier de 200€."
Extrait d’un article gouvernemental
S’agit-il là du "dispositif plus ciblé" destiné à "prendre le relais début 2023" annoncé par le gouvernement le 16 novembre dernier ? Il semblerait bien. Le critère des "plus gros rouleurs", évoqué il y a près d'un mois, n'a néanmoins pas été retenu.
Une hausse des prix est à prévoir
Aide ou non, une hausse des prix globale est attendue pour accompagner la rentrée 2023. L’embargo décidé par l’Europe sur le pétrole russe, entré en vigueur le 5 décembre, n'y est sûrement pas étranger. Car si elle a anticipé en diversifiant au maximum ses approvisionnements, jusqu’à présent l’Europe achetait encore du pétrole russe, la Hongrie et la Bulgarie y restant très dépendantes.
À cela, s'ajoute notamment la décision, datée du 4 décembre, de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, de maintenir sa production actuelle, à savoir continuer à limiter les volumes disponibles sur le marché mondial pour ne pas voir les tarifs baisser.
*La carte a été réalisée à partir des informations diffusées par le gouvernement sur le site prix-carburants.gouv.fr. Les stations où ni gazole, ni essence n'est disponible s'affichent en rouge. Sinon, il est précisé quel type de carburant est disponible en station.En cliquant sur un point de la carte, vous pourrez consulter les prix pratiqués. Les données sont mises à jour toutes les demi-heures, mais elles peuvent toutefois ne pas refléter exactement la réalité de la situation observée à la pompe.