Une délégation de sept députés européens (dont José Bové et Marie-Pierre Vieu) a tenté mardi de rendre visite à des membres de l'exécutif indépendantiste catalan emprisonnés près de Madrid, sans obtenir le feu vert de l'administration pénitentiaire.
"Nous sommes venus pour faire respecter le droit fondamental européen qui dit que l'ensemble des députés européens peuvent aller dans les prisons des différents pays pour rencontrer les prisonniers et discuter des conditions d'incarcération", a affirmé le député français José Bové (Verts) à la presse.
"On vient de voir qu'en Espagne aujourd'hui ce n'est pas possible. Le gouvernement espagnol est donc en infraction avec les droits fondamentaux européens", a-t-il accusé.
"C'est une décision du directeur de la prison", a déclaré un responsable gouvernemental espagnol, qui a demandé à ne pas être identifié, en présumant que "la procédure n'a pas été respectée".
"Voilà l'UE de 2017 : une délégation de sept membres du Parlement européen n'a pas été autorisée à accéder à la prison espagnole d'Estremera pour rendre visiter aux prisonniers politiques catalans. Malgré une demande officielle et un respect de la procédure. Honte à cette démocratie indigne !" a pour sa part tweeté l'élu belge Mark Demesmaeker.
La délégation avait annoncé sa visite dès la veille, précisant qu'elle faisait face à une multitude d'obstacles d'ordre bureaucratique.
Outre trois députés européens de nationalité espagnole - Jordi Solé, Josep-Maria Terricabras et Ramón Tremosa -, la délégation comprenait une autre française, Marie-Pierre Vieu (Front de gauche), un Belge, le nationaliste flamand Mark Demesmaeker, et une députée de Lettonie, Tatjana Zdanoka.
La réponse du député européen espagnol Esteban Gonzalez Pons, membre du parti populaire de Mariano Rajoy a été cinglante mardi après-midi. "Ces députés ne représentent pas le parlement européen et il s'agit d'une visite exclusivement privée", a-t-il déclaré.
"Seuls quatre députés non espagnols participent à cette visite, l'un d'entre eux appartient à l'extrême droite flamande, qui défendait des détenus de l'ETA" (organisation séparatiste basque), a-t-il aussi souligné avant d'assurer qu'ils ne représentaient politiquement qu'un pourcentage infime des 751 députés européens.
"Cette visite a pour but d'internationaliser", le conflit catalan, a-t-il encore accusé.