Cauchemars, stress, colère : une étude du CHU de Toulouse montre l'impact du confinement chez les enfants

En mai dernier, le CHU de Toulouse lançait une étude auprès des 8/15 ans pour évaluer l'effet du confinement sur les enfants. Les premières tendances montrent une forte proportion de cas de stress post-traumatique.

Ne plus aller à l'école, ne plus voir ses camarades, être privé de liberté et prendre conscience qu'un virus peut être dangereux, les enfants et adolescents français ont vu leur quotidien bouleversé avec la crise du Covid 19. 

De nombreux traumatismes même dans de "bonnes conditions" de confinement

Même si l'étude est toujours en cours, les premiers résultats des travaux E-Cocoon menée par les équipes pédiatriques du CHU de Toulouse montrent que beaucoup d'enfants ont généré des traumatismes pendant et après la période de confinement.

On s’attendait à ce que certains enfants développent des formes de stress. L’étude est encore en cours, mais c’est vrai qu’on remarque des critères de stress post-traumatique à la suite du confinement. Loin d’être anodine, cette proportion est plus importante que prévue.

Souligne le Professeur Isabelle Claudet qui pilote l'étude. Une conséquence qui peut s'expliquer par la durée du confinement.

Plus le confinement est long et plus on développe des traumatismes.

Beaucoup d'enfants décrivent des troubles du sommeil, des stratégies d'évitement dans les discussions ou dans des lieux qui leur rappellent le Covid 19, des pensées négatives comme la peur de la mort ou des accés de colère.

Même les enfants qui avaient de "bonne conditions" de confinement, une grande maison, un jardin, des parents attentifs, ont présenté des troubles post-traumatiques.

Développe la pédiatre.

Le syndrome de la cabane

Le phénomène est marginal mais depuis le déconfinement, quelques-uns n’osent plus sortir de chez eux. Des cas qu’Isabelle Claudet appelle le "syndrome de la cabane».

Certains parents nous ont spontanément dit que leurs enfants ne voulaient plus quitter leur maison, qu'ils s’y sentaient bien et en sécurité. Ce genre de comportement peut être l’expression d’un stress post-traumatique.

C'est en mai dernier, juste après le déconfinement progressif, que les équipes du professeur Isabelle Claudet, chef des urgences pédiatriques lançaient l’étude E-Cocoon. Pour l'instant, le CHU de Toulouse a recueilli le témoignage de 350 enfants ainsi que celui de leurs parents. Les appels sont venus de toute la France. 

Nous posons 13 questions aux parents et d'autres aux enfants. Un questionnaire par téléphone qui dure 20 minutes environ.

Explique Isabelle Claudet.

"Fais-tu des cauchemars ?", "Y-a-t-il des lieux qui te font penser au virus ?", "As-tu des accès de colère pour rien ?" En fonction des réponses, Isabelle Claudet et son équipe déterminent si l’enfant a développé ou non un stress post-traumatique.

L'étude prolongée jusqu'au 3 juillet

Dans des situations exceptionnelles, les enfants ont quatre fois plus de risque de développer des stress post-traumatiques que les adultes. 

Explique le Professeur Isabelle Chauvet qui comptent sur la participation des enfants et de leurs parents. Car pour valider les résultats de l'étude E-Cocoon, il faut recueillir un minimum de 500 témoignages. L'étude se prolonge jusqu'au 3 juillet.

Si vous voulez participer à l'étude, appelez le 05 34 55 86 73, du lundi au vendredi.

 

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