"Ce n'est pas la comète du siècle, mais cela reste un moment exceptionnel" : un photographe a réussi à capturer le passage de l'astre Tsuchinshan-Atlas

Contrairement aux aurores boréales dont les clichés sont publiés à la pelle, la comète du siècle, elle, se fait plus timide. Et puis, les premières photos sont apparues sur les réseaux sociaux ce dimanche 13 octobre 2024. La comète Tsuchinshan-Atlas a été vue dans le ciel de Toulouse. Un photographe professionnel nous raconte.

Vu la nébulosité installée quasiment sur tout le pays, ce week-end, il fallait être dans le Sud-Ouest pour observer la tant attendue comète du siècle. Les premières photos de l'observation du phénomène ont été postées depuis les Landes, le Lot-et-Garonne, mais aussi de Toulouse. Ce samedi 12 octobre 2024, Loïc Tripier s'est installé au coucher du soleil à l'observatoire de Pech David, en compagnie de nombreux curieux. Il nous raconte comment il a réussi à capturer l'astre C/2023 A3 avec son appareil photo.

"Ça a été très, très compliqué de la rentrer dans le viseur"

"On a mis beaucoup de temps à l'apercevoir, raconte Loïc Tripier. Les premiers qui l'ont vue étaient armés de jumelles.  Moi, avec l'appareil photo, j'ai cherché un long moment et ça a été très, très compliqué de la rentrer dans le viseur et ensuite de la photographier." Le photographe professionnel s'explique : ce samedi 12 octobre, en fin de journée, le ciel est légèrement brumeux sur Toulouse. Ce qui n'est pas très compatible pour voir la comète qui est "très basse sur l'horizon". Et rend son travail quelque peu laborieux.

Et puis, vers 20h, coup de chance. Une fenêtre de visibilité s'ouvre enfin même si "cela manque encore de contraste dans le ciel qui est encore très lumineux à cette heure-là." En clair, la comète serait plus visible s'il faisait plus sombre. Et puis, selon Loïc Tripier, la comète Tsuchinshan-Atlas n'est pas très lumineuse. "Elle a une magnitude qui est assez faible par rapport à ce que l'on avait pu connaître avec Neowise en 2020", nous dit-il.

De mon point de vue, ce n'est pas la comète du siècle. Neowise en 2020 était bien plus lumineuse.

Loïc Triper, photographe professionnel

Le photographe n'en mesure pas moins sa chance. Surtout après n'avoir pu tirer aucun cliché des aurores boréales à cause de la météo d'il y a trois jours.

Un moment de partage

De la chance et un beau moment de partage, voilà ce que retient Loïc Tripier de cette soirée d'observation. L'ambiance est bonne enfant entre tous les amateurs d'astronomie qui se sont retrouvés sur ce point d'observation de Toulouse. Et personne ne se la joue perso.

"Le premier qui a détecté la comète avec les jumelles m'a orienté pour que je puisse l'avoir avec l'appareil photo. Une fois que je l'ai eue dans le viseur, j'ai orienté à mon tour quelqu'un d'autre. Et lui-même, après, il l'a montré à ses enfants et à sa femme", raconte le photographe.

Lundi, ça fera des souvenirs à raconter à l'école

Ce qui a aussi retenu l'attention de Loïc Tripier, c'est la curiosité suscitée par ce phénomène astronomique. Notamment de la part des enfants. "J'ai trouvé ça chouette de pouvoir partager ce moment avec d'autres personnes autour de moi, et notamment des gamins passionnés qui avaient vraiment l'envie d'être là."

Une autre chance de voir la comète ?

La comète, qui nous vient des confins du système solaire, est visible depuis quelques jours dans l'hémisphère nord. Elle devait passer au plus proche de la Terre, à peu près sur 110 millions de kilomètres, ce samedi 12 octobre, nous indiquait Nicolas André, chercheur du CNRS et professeur en sciences planétaires à l'Isae-Supaero. "Ensuite, elle va s'éloigner. Elle sera visible peu après le coucher du soleil, les prochains jours et au fur et à mesure, elle va monter dans le ciel."

Selon le spécialiste, la comète devrait être visible, à l'œil nu, jusqu'au 18 octobre. Si la météo le permet bien évidemment. Et vu que cela n'arrive pas tous les jours et que cela reste un moment exceptionnel, Loïc Tripier pourrait bien retenter sa chance ce dimanche soir.