"Ce procès va être assez lourd", deux ans après le suicide de Magali, deux agents municipaux jugés pour harcèlement moral

En août 2022, une employée municipale de la mairie de Fonsorbes, près de Toulouse se suicide. Un journal est découvert dans lequel elle témoigne d'années de harcèlement au travail. Les deux harceleurs présumés vont être jugés. L'audience s'ouvre ce lundi 2 septembre même si un report a été demandé.

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Le 29 août 2022, Magali Darros se suicide. Âgée de 51 ans, l'agent de la mairie de Fonsorbes, près de Toulouse, en Haute-Garonne, laisse derrière elle un journal intime qui raconte son calvaire au travail. Suite à son geste irréparable, sa supérieure hiérarchique et le conjoint de celle-ci sont révoqués.

Après deux ans d'attente et de procédure, les deux fils de Magali ont obtenu un procès qui s'ouvre ce lundi 2 septembre 2024 au tribunal de Toulouse (Haute-Garonne). Les deux harceleurs présumés vont être jugés. 

"Personnellement, j'attends une reconnaissance de la gravité des faits. Je suis déjà convaincu que les personnes qui seront au procès sont déjà responsables", explique son fils Dorian, à notre journaliste Laurent Dubois. 

On est prêt à faire face à ce que l'on va entendre. La seule crainte, c'est que cela ne soit pas reconnu et que l'on passe pour une famille attristée qui cherche un responsable.

Pierrick Darros, l'un de deux fils de Magali Darros

 lire aussi : "Rien ne nous ramènera notre mère". Après le suicide de Magali, deux personnes seront jugées pour harcèlement moral

Les avocats de la famille espéraient une procédure pour provocation au suicide ou homicide involontaire. Mais le parquet a retenu uniquement la qualification de "harcèlement moral". Une procédure relativement rare devant les tribunaux. L'enquête menée par la gendarmerie a été très fouillée, relate l'avocate de la famille :

 "Il faut savoir que le dossier est vraiment très volumineux. Il y a un travail en amont qui a été colossal. Il y a des dizaines et des dizaines de témoignages qui permettent de corroborer, l'enfer qu'a vécu Magali. Cela a permis de libérer la parole, c'est certain et donc c'est un procès qui par définition va être assez lourd, parce qu'il y aura aussi beaucoup de personnes qui vont être présentes. Il y a beaucoup d'attente."

Me Camille Lauga, avocate de la famille de Magali Darros

Un système remis en cause 

Parmi les témoins entendus, un élu d'opposition. Et pour lui, ce ne sont pas uniquement pas deux prévenus qui sont sur la sellette, mais tout système. 

 "Le tribunal va le dire, ils sont toujours présumés innocents, mais ce dont on connaît de faits, qui sont inacceptables, que s'ils ont pu les commettre, c'est qu'ils étaient dans un environnement qui a laissé faire et qui n'a pas pris en compte les remarques, souligne Jean-Claude Pilet. Surtout que nous, on a alerté, on a fait remonter des choses très précises, donc personne, personne, ne pouvait dire qu'il n'était pas au courant." 

La municipalité de Fonsorbes n'a pas souhaité communiquer. Les deux prévenus risquent 2 ans de prison et 30 000 euros d'amende.

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