Magali Darros, employée municipale à Fonsorbes, près de Toulouse, s'est suicidée le 29 août 2022 après avoir subi des mois de harcèlement au travail. Un an après sa mort, deux rassemblements lui rendent hommage. Mais la famille dénonce la lenteur de la justice.
Deux rassemblements rendent hommage ce mardi à Magali Darros, l'employée municipale de Fonsorbes qui s'est suicidée le 29 août 2022, après avoir été victime de harcèlement au travail. Un an après sa mort, la famille de Magalie dénonce la lenteur de la justice.
Hommage divisé
Beaucoup d'émotion ce mardi à Fonsorbes. La municipalité organisait ce midi un rassemblement pour se souvenir de Magali, l'employée municipale disparue le 29 août 2022. Cette mère de famille s'était donné la mort, après avoir été victime de harcèlement de la part de plusieurs de ses anciens collègues. 80 agents municipaux ont répondu présents : "C'était une amie" témoigne Corrine. "Toute l'année, je pense à elle mais aujourd'hui avec la photo et la minute de silence c'est très dur".
"C'était une femme très appréciée de ses collègues" estime Françoise Siméon, maire de Fonsorbes. "Il était vraiment nécessaire de nous retrouver autour de cette commémoration". Pourtant, un an après le drame, l'affaire continue de diviser la municipalité. La majorité estime avoir fait le nécessaire pour apaiser les tensions dans le cadre du travail. Mais l'opposition n'est pas de cet avis. Elle a décidé d'organiser son propre hommage en fin d'après-midi.
Poussée au suicide
Magali Darros avait 51 ans lorsqu'elle a mis fin à ses jours à Fonsorbes. Plusieurs enquêtes administratives ont été lancées par la municipalité. Deux des employés visés par les faits de harcèlement sont déjà passés en conseil de discipline. Une personne a été révoquée pour faute grave. Une troisième sera fixée sur son sort fin septembre début octobre. La aussi la révocation sera demandée.
Mais pour les employés municipaux, anciens collègues de Magali, les tensions restent présentes au travail : "Les conditions ne se sont pas vraiment améliorées", explique l'une d'eux. "On ne se sent pas soutenu, pas écouté. Ce qui est difficile aujourd'hui c'est de se dire qu'elle a fait ça mais que rien n'a changé. Il ne faudrait pas qu'il y ait une autre Magali".
La lenteur de l'enquête
Les proches de Magali ont porté plainte en septembre 2022 pour tentative d'humiliation et provocation au suicide. Pour Maître Morer, qui représente les intérêts de la famille avec Maître Lauga, "l'enquête judiciaire est la seule qui compte" rappelant la complexité du dossier avec "des dizaines de témoignages à recouper pour les enquêteurs autour d'un harcèlement de plusieurs années".
Aujourd'hui la famille de la victime dénonce la lenteur de la justice. "Il faut accélérer", estime maître Morer. "Il y a beaucoup de souffrance dans ce dossier et la famille a besoin de comprendre pourquoi elle en est arrivée là."
La famille de Magali se réserve le droit de saisir un juge d'instruction à Toulouse pour faire avancer l'affaire et se porter partie civile.