Les enquêtes sur le suicide d'une employée municipale en août 2022 à Fonsorbes (Haute-Garonne) se poursuivent. La mairie a relancé une enquête administrative après un premier raté avec un ancien magistrat, tandis que les enquêteurs judiciaires ont bouclé les auditions des témoins.
Plus de six mois après le suicide d'une employée municipale de Fonsorbes (Haute-Garonne), intervenu en août 2022, les auditions et les enquêtes sont toujours en cours. La mairie mène une enquête administrative ainsi qu'un audit pour tenter de faire la lumière sur le harcèlement qu'a subi Magali Darros, tout en identifiant les pistes pour améliorer les conditions de travail au sein de la municipalité.
"Notes de synthèse pas qualitatives"
Mais l'enquête administrative a pris du retard. "Nous avons fait appel à un magistrat à la retraite. Mais on s'est rendu compte au fil des entretiens que les notes de synthèse n'étaient pas qualitatives. À titre individuel, certains ont relevé que des témoignages importants n’ont pas été retenus, ou que des propos ont mal été retranscrits" explique Françoise Siméon, maire de Fonsorbes.
L'édile a été alertée par des syndicats. Résultat : arrêt des travaux de cet ancien magistrat, 10.000 euros utilisés pour rien, et retour à la case départ. "Nous allons relancer une nouvelle enquête avec un cabinet privé" indique Françoise Siméon, qui se prépare à un rendez-vous mardi 18 avril avec une entreprise toulousaine.
Pour l'un des avocats de la famille, "l'enquête judiciaire est la seule qui compte"
Maître Morer, qui représente les intérêts de la famille avec Maître Lauga, critique cette enquête administrative, et préfère se concentrer sur le judiciaire. "L'enquête administrative nuit à l'enquête judiciaire, cette dernière étant la seule qui compte" pense-t-il. Il conseille même aux employés municipaux "de ne pas parler" pour l'enquête administrative : "les enquêteurs n'ont pas besoin qu'un cabinet fasse une autre enquête".
La robe noire rappelle "la complexité de ce dossier" avec "des dizaines de témoignages à recouper pour les enquêteurs" autour d'un harcèlement "de plusieurs années".
Contacté, le parquet de Toulouse informe que "les auditions des témoins sont terminées", et que "celles des principaux concernés n'ont pas encore commencées" en ce qui concerne l'enquête judiciaire.
Un audit, pour "faire progresser la collectivité"
Parallèlement, un audit est mené au sein de la municipalité. Là aussi, chapeauté par un cabinet privé, qui présentera des préconisations à mettre en oeuvre sur l'organisation du travail. "Les témoignages sont anonymes. Ça coûte cher (ndlr : près de 50.000 euros) mais c'est important, pour qu'on ne reste pas à se poser des questions, et pour savoir comment faire progresser la collectivité" justifie Françoise Siméon.
La municipalité va également tenir deux conseils de discipline pour deux employés, dont une date a été fixée pour l'un d'eux, en demandant une révocation (l'équivalent d'un licenciement) pour fautes graves. Une autre personne est déjà passée en conseil de discipline, "pour des faits moins graves" relate Françoise Siméon.