Suicide d'une employée municipale près de Toulouse : les syndicats dénoncent des failles dans l'enquête administrative

L'enquête administrative liée au suicide de Magali, employée à la mairie de Fonsorbes, serait elle un fiasco ? Après des résultats décevants, les syndicats ont demandé l'arrêt de la procédure après avoir remarqué plusieurs failles. L'enquête va repartir de zéro.

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En aout 2022, Magali, employée de mairie à Fonsorbes (Haute-Garonne), au service entretien, s'est donnée la mort. Un suicide sur fond de harcèlement au travail. Une enquête administrative avait été confiée à un juge à la retraite, Jean Raymond. Les résultats jugés décevants, les syndicats ont demandé que l'enquête administrative soit arrêtée. Il faudrait tout reprendre de zéro. Un cabinet d'audit devrait se charger de nouvelles investigations. Les représentants syndicaux de la municipalité nous ont confirmé l'information révélée par La Dépêche du Midi ce 15 février 2023.

La confidentialité des témoignages remise en question

En septembre 2022, après le suicide de cette mère de famille, ses enfants et son frère ont déposé plainte contre X pour harcèlement et provocation au suicide. Une quarantaine d'employés de la mairie et des élus auraient dû être entendus avant que la maire de la ville, Françoise Simeon mette fin à cette enquête sous la pression des syndicats. L'objectif était de déterminer les responsabilités de chaque personne dans le suicide de Magali.

Quand nous sommes allés témoigner, le juge nous avait dit que c'était dans la confidentialité.

Nagib

Représentant syndical

Mais un premier problème apparait. "Quand nous sommes allés témoigner, le juge nous avait dit que c'était dans la confidentialité. Que nos noms ne seraient pas dévoilés, se souvient Nagib, représentant syndical. Mais une de nos collègues a posé la question au juge lors de son entretien. Il a répondu que dans la synthèse qui serait donnée à la maire, elle aurait accès à nos noms".

Deux heures d'entretien, trois lignes dans la synthèse

"La synthèse des témoignages ne représentait pas ce que nous racontions au juge", signale Christophe Carbonne, délégué CGT à la mairie de Fonsorbes. Il ajoute : "sur un entretien de deux heures, le magistrat avait écrit seulement trois lignes".

Françoise Siméon, maire de Fonsorbes, reconnait les insuffisances du travail mené par ce magistrat à la retraite. "Quand nous avons reçu ses notes, elles nous ont laissé perplexes. Certains ne s'y sont pas retrouvés. Il y avait des erreurs". Résultat : décision a été prise d'arrêter l'enquête dans le courant du mois de décembre alors que les conclusions définitives devaient être rendues pour la fin 2022.

Je ne peux que regretter le temps perdu. Là-dessus, on est tous d'accord.

Françoise Siméon, maire de Fonsorbes

La première magistrate de Fonsorbes confirme que l'enquête interne va reprendre de zéro. Avec un cabinet d'audit extérieur. Selon les représentants syndicaux, les trois principaux agents dans cette affaire n'ont pas encore été entendus. "Les sanctions disciplinaires auraient dû aller plus vite, mais ces trois agents sont en accident de travail depuis le suicide de Magali. Ils ne peuvent donc ni être entendus ni sanctionnés", souligne Nagib.

Les syndicats espèrent que l'enquête administrative permettra à Magali d'être mise en accident de service, même si cette dernière est décédée. "Ça permettrait aux enfants d'avoir droit à des dédommagements", soupire Nagib qui s'interroge encore sur une éventuelle volonté "d'étouffer l'affaire".

À plusieurs reprises, Magali avait signalé à sa hiérarchie être en souffrance au travail. Une version qu'elle avait également couchée sur le papier. Après sa mort, sa famille a découvert un carnet dans lequel elle décrivait régulièrement des faits de harcèlement. 

Une autre enquête est menée au sein des services de la collectivité par le comité d'hygiène et de sécurité. Celle-ci porte sur l'organisation, les conditions et méthodes de travail, nous précise Françoise Siméon. "Celle-ci suit son cours normalement" assure l'édile.

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