"Ce qui revient le plus régulièrement c'est sale pédé", être homosexuel et rugbyman, un parcours semé d'embuches

Des insultes proférées dans les tribunes aux moqueries sur les terrains, le milieu du rugby n'échappe pas à l'homophobie en Occitanie. C'est d'ailleurs dans notre région qu'a été créé l'un des tous premiers clubs de rugby gay friendy.

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Ils ont caché leur homosexualité sur les terrains de rugby depuis leur adolescence. Mais grâce au Tou'win rugby Club, ils peuvent désormais pratiquer leur sport sans risque d'insultes ou de railleries. Rencontre avec ces gay, fan de rugby à Toulouse. 

"Je devais me cacher" 

Loic a 28 ans, et l'homophobie, il l'a régulièrement croisée sur les terrains de rugby ou dans les vestiaires. 

Ce qui revient le plus régulièrement c'est sale pédé

Loïc

Pourtant Loïc n'a jamais été agressé personnellement. En 15 ans de rugby, il a choisi de vivre une double vie avec ses coéquipiers sur les terrains : "Quand j'ai commencé à savoir ce que je voulais, qui j'étais. effectivement on peut avoir l'impression de mener une double vie. On parle de certaines choses, on fait voir certaines choses mais on parle pas de tout. Donc en fait les gens ont l'impression de vous connaître, mais il ne vous connaissent qu'à moitié. Ca peut être lourd oui. Moi y'a un moment où ça a été lourd. Et c'est l'une des raisons pour lesquelles je me suis échappé et je suis parti sur du rugby loisir dans un club qui partage les mêmes valeurs que les miennes."

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Témoignage de Loïc. ©Francetv

Loïc n'a jamais partagé sa vie privée avec ses anciens coéquipiers. Il se sentait "obligé de se taire" lorsqu'il était question de loisirs ou de sortie. Un poids lourd à porter chaque semaine pendant les entraînements. 

Son arrivée chez les Tou'win a été comme une libération. Plus de faux semblants. Plus de regards de travers, Loïc vit aujourd'hui sa vie de rugbyman sans contrainte. Et surtout sans se soucier de son orientation sexuelle. 

"J'ai pu faire mon coming-out"

A 24 ans, Romain vient avec plaisir tous les lundis soirs aux entraînements du Tou'win Rugby Club. Longtemps, cet étudiant a pensé que le rugby n'était tout simplement pas fait pour lui : "Déjà adolescent, j'étais un peu enrobé. Je n'avais pas un corps de sportif, j'avais peur qu'on se moque de moi. Et lorsque j'ai compris que j'étais différent, ça a été encore plus compliqué". 

Chez les Tou'win, Romain a trouvé une seconde famille et la force de s'affirmer. Ici, pas question de le juger sur son orientation sexuelle : "Je voyais des couples homosexuels ensemble", explique Romain. "Ils avaient l'air tellement à l'aise. Alors je voulais être comme eux. Et honnêtement, je crois que c'est grâce à la famille des Touwin que j'ai pu faire mon coming-out auprès de mes parents."

Romain est aujourd'hui totalement épanoui.

Un club gay friendy

Le Tou'win Rugby club a été créé en 2006 par une poignée de joueur gay, lassés de subir l'homophobie dans les clubs "classiques". On y pratique le rugby loisir et le club est l'un des 5 clubs gay friendly affiliés à la fédération française.

Gay, bi, trans ou hétéro, ici, les joueurs ne se posent pas la question : "On est ce que l'on appelle un club inclusif", explique Emmanuel Faisselier, président du Tou'win Rugby Club. "Le but c'est de ne pas faire de différence. Tous les soirs sur le terrain, il y a des femmes, des hommes, des gays, des bi, des hétéros, de différentes nationalités. L'objectif c'est de montrer que sur un terrain, on a besoin de tout le monde et peut importe l'orientation sexuelle ou l'identité de genre;"

 Le club toulousain a même repris l'idée du calendrier annuel. A l'image de celui des "Dieux du Stade". Les joueurs y posent dénudés. Un clin d'oeil à ceux qui verraient encore une différence entre gays et hétéros. 

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