Avec ses personnages et ses animaux en grillage, l'artiste toulousain Cédric Le Borgne, expose à travers le monde. De ses "Voyageurs" à ses dernières créations, ses œuvres interpellent et transforment l'espace public, suscitant la réflexion et l'interaction.
Ses sculptures en grillage sont exposées dans plusieurs grandes villes du monde. Dans les parcs, les jardins, près des écoles, sur des esplanades commerciales, même parfois dans les aéroports. Elles interpellent le passant par leur présence, leur âme, ouvrent la voie à une réflexion sur l'occupation de l'espace public, le rapport entre la nature et la ville. Ce dimanche 22 octobre, l'artiste toulousain Cédric Le Borgne, 51 ans, s'envole pour les Etats-Unis. Direction Atlanta avec deux biches et deux oiseaux volants.
La Ville vient de lui acheter 4 nouvelles oeuvres après 4 autres commandes l'an dernier. Puis direction Genève où certains de ses animaux en fer seront à nouveau exposés. Suivront sans doute l Norvège ou encore la Chine avec Shangaï.
Le créateur des Voyageurs, ces bons hommes de fer, qui ont survolé le Pont neuf en 2000, puis le théâtre national du Capitol, a depuis fait un sacré bout de chemin. "J'ai ensuite démarché le festival des lumières de Génève, puis d'autres grandes villes ont suivi", résume l'artiste aujourd'hui démarché via son compte instagram et son site internet.
Ancien membre du collectif Mix'art-Myris, son atelier est aujourd'hui installé dans une zone artisanale de Castanet-Tolosan. Il en a ouvert ses portes au public dans le cadre des journées des ateliers d'artistes d'Occitanie, organisés ses 14 et 15 octobre 2023.
L'occasion d'entendre chanter ses oiseaux, de nager avec ses carpes, de se mesurer à l'immense fleur d'hibiscus de 2,50 mètres de haut par 2,50 mètres de large, exposée il y a deux ans à Marseille. "J'aime bien le côté géant quand on est face à elle. On rétrécit. Je trouve qu'il y a un aspect : maman j'ai rétréci les gosses !" s'amuse-t-il.
Un moment d'interaction avec le public qu'il a chéri. Certains Toulousains se souviennent sans doute du "Fauteuil", installé rue Boulbonne. Placé derrière une vitre, l'artiste plasticien communiquait avec ceux qui s'y asseyaient par écrit. "L'espace public, la rencontre, le partage, sont dans mon parcours artistique à la fois des sources d'inspiration et des terrains de jeux," décrit-il sur son site internet. Son objectif : engager l'œuvre dans un mouvement.
Enfin une œuvre exposée dans un espace d'art
Sa dernière fierté ? Sa participation avec neuf autres artistes à l'exposition "Bestiaires" organisée par le centre culturel de Thionville, en début d'année. Enfin, "la méduse" a pris place dans un espace consacré à l'art. " La carpe était à l'extérieure mais la méduse était dans une salle d'exposition. Une première reconnaissance en tant qu'artiste", commente celui qui regrette n'avoir jamais pu exposer son travail dans un musée, ni d'être reconnu comme un artiste contemporrain.
Il y a quelques années, la direction régionale des affaires culturelles avait jugé ses œuvres seulement " décoratives". S'il répond toujours aux commandes pour donner vie à ces spécimens grillagés, Cédric Leborgne, se penche sur de nouvelles créations. L'Océan en fait partie. Cet sorte de labyrinthe qui se visite dans son atelier, nous invite à nous reconnecter aux autres quand notre âme plonge dans les méandres de l'obscurité. " Il s'agit d'une maquette et je ne l'ai exposé qu'une seule fois en septembre 2019 à la Virgule à Toulouse où j'avais une pièce. J'aimerai la redimensionner. Il pourrait très bien s'intégrer dans un théâtre ou une chapelle". Cédric Le Borgne ne manque pas d'idée ni de projet. Toujours en mouvement pour proposer à travers son art une autre lecture de la société. C'est ce qu'il projette de faire d'ici quelques semaines avec un nouveau site internet dont le sujet principal sera la tendresse.