PHOTOS. "Il y a des images que je mets cinq ans à obtenir" : les espèces en danger immortalisées avec patience par Alain Ernoult

C'est un travail hors du commun que le photographe Alain Ernoult a consacré aux espèces en voie de disparition. Un travail en noir et blanc pour aller à l’essentiel, intitulé "La Sixième extinction" exposé à Montpellier jusqu'au 27 janvier 2024. Il s'est confié à France 3 Occitanie.

Un regard doux qui nous dévisage, une force sauvage qui nous domine, les photos d'Alain Ernoult ne laisse pas indifférent. Pour obtenir les clichés exposés à Montpellier dans l'Hérault pendant un peu plus de trois mois, il lui a fallu se faire accepter. Le photographe s’approche au plus près de ses sujets, une relation qui n’est pas sans danger.

Ne faire qu'un avec l'animal, pour moi, c'est complètement essentiel. Parce que sinon, il n'y a rien. La photo, elle est vide. On peut faire des photos comme ça et avec un animal, il ne se passe rien. Ce qui est important, c'est qu'il y ait un échange, une communion.

Alain Ernoult, photographe

Être au plus près, malgré les risques, établir une relation et capter l’émotion qui s’en dégage, voilà le fil conducteur du travail du photographe : "J'essaye de me rapprocher au plus près possible de l'animal sans pour autant le déranger bien entendu, et d'avoir un échange. Je lui parle, je suis en communication avec lui et à un moment, il va rentrer avec moi dans le jeu et il va me sortir une émotion."

Alarmé par les chiffres, l'ancien reporter de guerre aux multiples récompenses explore désormais le monde animal pour "témoigner sur ce qui se passe sur la planète." "Je pense que c'est très important de comprendre qu'aujourd'hui on a perdu 70% des mammifères et qu'on a perdu 400 millions d'oiseaux en Europe", s'inquiète l'artiste. "La Sixième extinction" est un cri du cœur.

Il se passe des choses incroyables des fois avec les animaux parce qu'ils ressentent en fait, ils ressentent beaucoup plus que l'humain.

Alain Ernoult, photographe

En tout, 74 tirages d’animaux en voie d’extinction du fait des activités humaines sont exposés gratuitement à Montpellier jusqu’au 27 janvier 2024 au domaine départemental de Pierrevives.