Les permanences de deux députées LREM de Haute-Garonne Monique Iborra et Corinne Vignon ont été prises pour cible par des agriculteurs de la FDSEA 31. Dans la nuit de jeudi à vendredi, ils ont déversé du fumier devant l'une et muré une autre, pour protester contre le vote du CETA.
''S'en prendre à des permanences d'élus de la République, c'est inacceptable'' Monique Iborra, députée LREM de Haute-Garonne a appris la nouvelle dans la nuit de jeudi à vendredi alors qu'elle était en vacances à l'étranger.20 tonnes de fumier
Les locaux de sa permanence, située à Tournefeuille près de Toulouse ont été la cible d'agriculteurs de la FDSEA. Vers 23h15, un camion a déversé une remorque pleine de fumier devant les bureaux de la députée La République en Marche. Une action symbolique pour protester contre le vote du CETA, le traité de libre échange entre l'Union Européenne et le Canada.
Monique Iborra, comme cinq autres députés LREM de Haute-Garonne, a voté le 23 juillet dernier à l'Assemblée Nationale, en faveur du CETA. Un vote qui a entraîné la colère du monde agricole, farouchement opposé à cette ratification.
Des parpaings pour bloquer la permanence
L'entrée de la permanence de Corinne Vignon, l'autre députée LREM visée par les agriculteurs, a été murée avec des parpaings. La parlementaire s'est dit fortement agacée par ce geste. Elle considère que la France est devenue de plus en plus agressive avec toujours plus de revendications.
Le 29 juillet dernier, la FDSEA 31 avait invité les parlementaires du département à s'expliquer, mais aucun n'avait répondu à l'invitation. Contactée ce vendredi matin, Monique Iborra affirme n'avoir jamais été informée de cette réunion. " Pour ma part, il ne s'agissait pas de fuir le débat, je n'étais pas au courant. Si on doit se revoir, il faudra fixer une date ensemble. Je suis pour une discussion à condition que les arguments de chacun soient écoutés. Mais la violence dans le dialogue, ce n'est pas possible."
''J'assume mon vote"
La députée LREM se dit prête à expliquer sur le fond son vote. ''Le CETA va permettre d'imposer aux éleveurs canadiens nos exigences en matière de normes sanitaires ou encore d'écologie. Les craintes des agriculteurs français sont basés sur des fantasmes."
Le texte sera présenté devant le Sénat en octobre prochain. Monique Iborra propose d'attendre la rentrée de septembre pour fixer une réunion avec les agriculteurs de la Haute-Garonne.