Collection de timbres : une passion quasi bi-centenaire et qui résiste au temps

Ce lundi 7 novembre, un nouveau timbre à l'effigie du chasseur Dewoitine D.1 a été mis en circulation. Une vignette de plus pour collectionneurs. L'occasion de faire le point sur l'univers de la philatélie en France.

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C'est une passion qui défie le temps et les nouveaux usages. En France, la philatélie est le premier loisir de collection et réunit des milliers de dénicheurs de vignettes. Chaque année, la Poste multiplie les nouvelles éditions de carnets. Comme ce lundi 7 novembre, date officielle de mise en vente d’un timbre à l’effigie du chasseur Dewoitine D.1, le premier avion de chasse créé en 1920 par Émile Dewoitine (1892-1979) dont la société était installée à Toulouse.

Un vignette rare, que vous ne pourrez vous procurer que dans certains commerces et bureaux de Poste, pourvu que vous arriviez à temps. Car le timbre est un objet convoité, et cela depuis sa genèse. "La philatélie est née au moment où le premier timbre est paru. C’était en 1840, le Penny Black britannique, qui représente un profil de la reine Victoria", raconte Pascal Beer-Demander, président de l’Union Philatélique Toulousaine (UPT).

La France, grand pays émetteur de timbres

Selon des données de 2019, l’âge moyen des philatélistes est de 67 ans et ce sont à 70% des hommes. Une moyenne d’âge plutôt élevée signe d’un phénomène générationnel. "C’est une passion qui s’est perdue parce qu’il y a eu d’autres supports plus collectionnés qui ont suivi. Comme les pins, les cartes Panini sans oublier l’immense vague d’internet qui a eu un impact immense sur la philatélie", décrypte le collectionneur.

Avec les avancées technologiques, le rythme et la densité d’impression de vignettes ont également augmenté. Chaque année, la poste édite près de 250 timbres différents par an. Des sorties en cascade déplorées par les collectionneurs qui n’arrivent plus forcément à suivre le rythme financièrement, selon le président de la plus ancienne association philatélique d’Occitanie."C’est un des pays qui émet le plus au monde avec le Japon. C’est un peu abusif pour les collectionneurs parce qu’il faut consacrer à peu près 300 euros par an pour avoir la totalité des timbres émis en France".

Une cadence qui a également des répercussions sur la qualité iconographique de certains timbres moins soignés qu’auparavant. Une équation qui pousse certains collectionneurs à se détourner des timbres modernes pour se consacrer à des éditions plus anciennes.

La lettre, symbole qui perdure

Une autre menace pourrait peser sur la philatélie en France : celle de la dématérialisation du courrier. Après la digitalisation des timbres, la Poste a annoncé vouloir supprimer le timbre rouge dédié au courrier urgent et le remplacer par une lettre dématérialisée à remplir sur internet. Un choix qui s’inscrit dans une volonté d’alléger l’empreinte carbone de la société. "La lettre rouge telle qu’elle existe aujourd’hui ne correspond plus aux usages et, en exigeant un transport rapide incluant parfois un trajet en avion, son bilan énergétique est très lourd", justifie la compagnie sur son site.

Mais Pascal Beer-Demander rassure : les timbres et les courriers ont encore de beaux jours devant eux. "Beaucoup considèrent encore le fait d’écrire une lettre de leur main comme un acte poétique. Et, puis il y a encore des administrations ou des structures qui exigent d’avoir des documents papiers et des lettres manuscrites"

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