Coronavirus : le Gérontopôle et le CHU de Toulouse au chevet des Ehpad

Depuis le 18 mars une plateforme téléphonique et une équipe mobile ont été mises en place par le CHU. Une réponse sanitaire inédite pour aider les établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes face à l’épidémie.
 

L’idée a commencé à germer dans la tête de gériatres toulousains dès le 12 mars. Très vite ces spécialistes ont su que les résidents d’Ehpad faisaient partie des populations les plus fragiles face au virus. « Les médecins de l’hôpital du jour Ehpad du CHU ont réfléchi à ce que l’on pourrait faire dans les établissements : organisation des lieux, créer un espace Covid, protéger les personnes fragiles, salariés comme résidents » détaille le Docteur Hélène Villars.

Ainsi des recommandations sont édictées à destination de la Société française de gériatrie. Et six jours plus tard, une ligne téléphonique accessible 7 jours sur 7 et de 9h à 20h est mise en service à Toulouse. Entre temps, infirmières et aides-soignantes formées à l’hygiène et au prélèvement sont recrutées. L’équipe mobile est constituée : des médecins, neuf infirmières et un véhicule.

Un accompagnement précoce et personnalisé


« On est sur une politique très volontariste et probablement très novatrice d’accompagnement personnalisé des Ehpad. La filière démarre quand un Ehpad appelle le Samu avec un cas suspect de Covid. Instantanément on déclenche une équipe mobile de gériatrie donc animée par les gériatres du chu qui se déplace dans l’Ehpad, prélève des patients symptomatiques (entre deux et trois patients) pour avoir une idée d’une possible exposition covoid, fait le tour du personnel et accompagne l’Ehpad de manière personnalisée très précocement » a expliqué ce vendredi 27 mars en conférence de presse Vincent Bounes, le patron du Samu 31.

« Nous avons reçu entre 10 et 20 appels par semaine et effectué environ 5 dépistages par jour. Jusqu’à aujourd’hui tous étaient négatifs. Ce vendredi deux patients se sont avérés positifs ainsi que deux soignants mais sans gravité nécessitant hospitalisation » relate le docteur Villars.


Recours à la Télémédecine

Si besoin des lits sont à disposition au gérontopôle mais le but est de permettre aux résidents de rester dans leur environnement. « Nous nous appuyons aussi sur les médecins coordinateurs de ces établissements notamment pour la dimension humaine. Nous organisons des réunions avec eux via la télémédecine » poursuit la gériatre. Des téléconsultations sont également pratiquées.

L’accompagnement des Ehpad peut aussi se faire sur des questions pratiques comme : comment aider les résidents à faire face à l’isolement ou encore comment gérer l’hygiène dans ces conditions particulières, évacuer le linge par exemple ou recenser l’oxygène ? « L’idée c’est d’avoir une prestation complète, un accompagnement par des professionnels pour ne pas laisser les membres de l’ehpad dans le doute ou l’isolement et prévenir toute contamination aux autres patients de l’Ehpad » rajoute Vincent Bounes.


Un dispositif qui va être de plus en plus sollicité

L’équipe du gérontopôle est aussi intervenue auprès des autorités sanitaires pour qu’il y ait désormais un recensement des cas suspects afin que les chiffres officiels soient plus complets. L’expérimentation toulousaine devrait aussi profiter à d’autres hôpitaux. « Nos recommandations ont été dispensées à d’autres établissements de la région » précise Hélène Villars. La gériatre s’attend à ce que le dispositif soit de plus en plus sollicité dans les jours qui viennent au regard de l’évolution de l’épidémie.

 
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