Coronavirus : les petits commerçants exonérés de charges pour trois mois : "c'est un moindre mal"

Pour éviter une faillite générale des petits commerces après plus de deux mois de fermeture forcée dûe au Covid 19, le gouvernement a annoncé l'annulation des charges des très petites entreprises pour les mois de mars, avril et mai. Une bouffée d'air pour ces commerces durement touchés.

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La mesure était attendue par beaucoup de petits commercants. Fermés depuis la mi-mars, leurs activités sont à l'arrêt. Beaucoup d'entre eux ont mis leurs employés au chômage partiel et ont pu négocier le gel des loyers, mais les trésoreries fondent comme neige au soleil.

Annulation des charges

Pour éviter que le déconfinement progressif prévu le 11 mai se transforme en fermeture définitive, le gouvernement a décidé d'annuler les charges fiscales et sociales des entreprises de moins de 10 salariés pour trois mois. L'annonce a été faite le 4 mai par le Ministre de l'action et des comptes publics Gérard Darmanin.

Une mesure massive pour le commerce de proximité

Le gouvernement avait déjà annoncé cette mesure pour les entreprises de l’hôtellerie-restauration, de la culture ou encore de l’événementiel. Mais il va plus loin, puisque sont désormais concernées les entreprises de moins de 10 salariés dans tous les secteurs qui ont dû fermer par décision administrative. 

Concrètement, cela veut dire que les exonérations de charges vont aussi concerner les magasins de prêt à porter, les coiffeurs, les libraires et tous les commerces listés comme "non essentiels" au début du confinement. Les franchisés de grande marque seront eux aussi éligibles. Au total, 400.000 entreprises sont concernées. 

"C'est un moindre mal"

Faustine Lanau gère la boutique de prêt à porter pour enfants "Bobinette" au centre de Toulouse. Elle emploie une salariée. "Les charges représentent environ 700 euros par mois. Je serai donc exonérée de 2100 euros. C'est un moindre mal car on nous a imposé la fermeture et on n'a eu peu d'aide au final." La commercante a négocié avec son bailleur un échelonnement des loyers "mais je devrais de toute façon les régler. Cette exonération de charge va me permettre de rentrer de la marchandise pour pouvoir reprendre mon activité."

"C'est tellement normal"

Théo Mandement est restaurateur à Toulouse. Il gère le "Jour de marché" avec son épouse. Depuis la mi-mars, son établissement est fermé. Ses deux employés sont au chômage partiel. "Nous avons perdu 40% de notre trésorerie. Selon mes prévisions, sur l'année 2020, les pertes sont de 70 000 euros. Je suis en train de monter un dossier pour obtenir un prêt garanti par l'Etat pour combler cette perte. Alors, les exonérations de charges, je dis pas que c'est bien, je dis que c'est normal ! Pour moi, ça représente 4500 euros. J'avais payé les charges de mars, j'attends d'être remboursé."

"C'est une bonne nouvelle"

Cédric est coiffeur à Tournefeuille près de Toulouse. Il a dû injecter de l'argent personnel pour payer ces charges fixes : "C'est bien, c'est une bonne nouvelle. Mais c'est pas maintenant qu'il va y avoir des faillites, se sera surtout dans un an quand les gens n'auront plus d'argent pour payer leur crédit."

En revanche, les commerces qui ont fermé non pas par décision administrative mais parce qu’ils n’avaient plus d’activités, eux, ne pourront pas bénéficier de ces annulations. Les chefs d’entreprises qui ont continué à payer leurs charges pendant la fermeture n’ont pas perdu d’argent : ils seront soit remboursés, soit dédommagés avec un "avoir" à déduire des prochaines charges à payer, détaille Bercy.

17 milliards d'euros

Les reports de paiement de charges sociales accordés aux entreprises en difficulté du fait de la crise s'élèvent à 17 milliards d'euros depuis le 15 mars, a indiqué le 4 mai le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin. 
La CCI Toulouse Haute-Garonne a ouvert une cellule de crise pour les commerçants et propose ses services et conseils en ligne pour la reprise de l'activité. 
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