Tous les marchés de plein vent ou presque vont rouvrir cette semaine. Après deux mois de fermeture liée à la crise sanitaire, c'est le soulagement pour les producteurs d'Occitanie.
Ainsi, les marchés de plein air reprennent du service en Occitanie. La plupart a fermé à la mi-mars et même si certains ont pu bénéficier de quelques dérogations, le manque à gagner a été important pour les producteurs, surtout quand d'autres modes de vente n'ont pu être mis en place.C'est donc le soulagement pour les producteurs occitans, après deux mois de perturbations. Même si les conditions de vente restent strictes quant aux règles sanitaires, les clients ont hâte de pouvoir retourner au marché.
Le marché, un point de vente crucial
Fabrice Valette vend des pâtes fraîches, sur quatre marchés du Tarn et un à Toulouse. Pour lui, cette période de fermeture a été catastrophique. "On a essayé de faire des ventes en lignes, des livraisons à domicile mais ça ne compense pas. On a perdu 80 à 90 % de notre chiffre d'affaires".Présent ce matin sur le marché de Réalmont (81), il se réjouit évidemment de la réouverture des marchés : "C'est crucial pour nous mais honnêtement, là, aujourd'hui, le mauvais temps ne nous aide pas, il n'y a personne !".
L'alternative de la vente à la ferme
Les producteurs de légumes semblent avoir été moins touchés. C'est le cas en tout cas de Lucie Raymond, productrice et présidente du réseau biologique Erables 31. "Pour nous, la fermeture des marchés a coïncidé avec un creux dans notre production donc l'impact est moindre. Par contre, la saison redémarre maintenant, avec les concombres, aubergines, salade de plein champ et fève, donc heureusement que les marchés rouvrent", explique-t-elle.Et puis, la vente à la ferme a littéralement décollé. Beaucoup de nouveaux clients : "Ce n'est pas sûr que tous continuent mais cela a créé de nouvelles habitudes".
Soulagement
Dans le réseau Erables, tous les producteurs n'avaient pas cette habitude de vente directe, une plateforme "boîte à outils" a donc été créée pour les y aider, avec des initiatives de pré-commandes notamment. "Mais c'est quand même super difficile de s'organiser comme ça, en urgence", reconnaît Lucie Raymond. "Donc, la réouverture des marchés, c'est un vrai soulagement car c'est la majorité de nos débouchés". A Cadours, la récolte de l'ail n'a pas commencé donc l'impact de la fermeture des marchés a été moindre, sauf pour les producteurs d'ail "vert", cet ail primeur qui se vend durant un mois et demi, précisément à cette période. "Ce n'est pas une part très importante des producteurs, 5 à 10 %, mais ils n'ont pas du tout pu être présents sur les marchés", indique Sébastien Taupiac, producteur et membre du syndicat de l'ail de Cadours. "Ils ont essayé d'en vendre à la maison, mais c'est difficile".Globalement, même si tous les marchés ne rouvrent pas, la reprise des marchés de plein vent est une véritable bouffée d'oxygène pour les producteurs comme pour les vendeurs. L'obligation de maintenir les contraintes sanitaires, comme l'interdiction aux clients de toucher la marchandise, la distanciation sociale, leur paraît aujourd'hui minime, au regard de ce qu'ils viennent de traverser...