A Toulouse, 80 SDF vivent depuis le début du confinement lié à l'épidémie de Covid-19 dans un gymnase prévu à l'origine uniquement pour répondre à l'accueil d'urgence des sans-abris en période hivernale. La tension y monte au fur et à mesure que les jours passent.
Ils sont hébergés depuis une semaine maintenant dans ce gymnase du quartier de la Reynerie à Toulouse. Depuis le début du confinement lié à la pandémie de coronavirus, 80 sans-abris ont trouvé un refuge dans ce lieu normalement utilisé pour l'accueil d'urgence hivernal. Hommes et femmes mélangés, ils vivent là jour et nuit, entassés, confinés, sans autorisation de sortie. Et au fil des jours, la tension monte. Les heurts se multiplient.
Manque d'hygiène et inquiétude
Les SDF accueillis ici dénoncent des conditions d'hébergement déplorables, avec deux toilettes et un seul lavabo pour tous.A l'épuisement s'ajoute la peur du virus. Leur température est prise tous les jours. 4 personnes ont été envoyées lundi vers un lieu dédié parce qu'elles avaient de la fièvre. Tous disent aujourd'hui leur grand sentiment d'abandon.
De leur côté, les travailleurs sociaux dénoncent des promesses non tenues. Cela fait déjà plusieurs jours qu'ils dénoncent l'absence de solution et l'abandon "pur et simple" des personnes vivant à la rue à Toulouse pendant cette période d'épidémie.
témoigne Annabelle Quillet, porte-parole du GPS (Groupement pour la défense du travail social).Le Préfet et Julien Denormandie (ministre de la Ville et du Logement, NDLR) ont annoncé qu'il y avait des ouvertures de places. Nous à Toulouse, on n'a rien. On a zéro ouverture depuis le confinement. Cette population est en danger, clairement parce que beaucoup d'entre eux avaient déjà des pathologies du fait de la vie à la rue. Ils étaient déjà fragiles. Cette pandémie nous rend très inquiets.
Voir ici le reportage d'Ophélie Le Piver et Rémi Carayon :
Un manque cruel d'hébergements à Toulouse
Aucune place supplémentaire débloquée à Toulouse depuis le début de l'épidémie, un 115 surchargé et des associations qui peinent à les aider, faute de moyens... Le constat des travailleurs sociaux est sans appel.Après le GPS, c'est aussi la CGT du CHU de Purpan qui tire la sonnette d'alarme ce mardi. Dans un courrier adressé au Président de la république, au Préfet et au directeur du CHU, elle dénonce une "situation intolérable qui met en danger tous les acteurs du social qui oeuvrent à la rue". Elle demande "avec insistance" l'ouverture des services vacants sur le site de l'hôpital La Grave "et plus particulièrement les services de Saint-Joseph, de Sainte-Marie et du self qui sont aujourd'hui désaffectés."