Coronavirus : à Toulouse les couturières du théâtre du Capitole abandonnent leurs costumes pour fabriquer des masques

Sur base de volontariat, les couturières du théâtre du Capitole ont récupéré leur atelier lundi 20 avril pour fabriquer des masques de protection en tissu à destination des travailleurs de Toulouse Métropole.

Elles sont 22 a avoir répondu présente à l'appel de la solidarité. 7 en atelier, et 15 à leur domicile. Toutes sont couturières au théâtre du Capitole à Toulouse. Depuis lundi 20 avril, elles ont troqué les costumes des opéras et ballets pour se mettre à fabriquer des masques à destination des travailleurs de Toulouse Métropole comme les agents de ramassage des ordures ménagères, d'accueil, des espaces verts ou encore de la propreté et de la voirie. Au total, 25 000 masques doivent être élaborés suivant un procédé précis : 
 

Couturières solidaires

Depuis le début du confinement lié au Coronavirus, ces modélistes ne travaillaient plus. Les costumes en cours de création pour des pièces annulées ou reportées comme "Platée", "Les pêcheurs de perles" ou encore "Toulouse-Lautrec" sont inachevés, en attente. Mais lundi 20 avril, certaines ont repris leur poste. Celles qui le souhaitent. Ces volontaires s'inscrivent dans une démarche solidaire depuis le début de la crise sanitaire. Toutes avaient déjà commencé à fabriquer des masques depuis chez elles, à destination de leurs familles, amis ou voisins. Un véritable réseau de professionnels des aiguilles s'est développé sur internet. Sur Facebook par exemple, les pages d'entraides et de tutos se multiplient. Cette-fois ci, elles utilisent du matériel de meilleur qualité et en grande quantité, et leur machine professionnelle pour un travail plus intense et précis. Ecoutez le sonore ci-dessous, dans lequel elles expliquent leur démarche :
 
 
Certaines se sont déjà portées volontaires sur d'autres projets. C'est le cas de Viviane. Quand l'atelier était fermé, elle s'est transformée en agent d'entretien pendant trois semaines aux pompes funèbres :

Quand j'ai vu les appels aux volontaires je ne me suis pas posée de question. Humainement parlant, ça s'est super bien passé. Ca fait du bien de voir ailleurs. Mais je suis très contente de reprendre ici. 

Travail à la chaîne

60 masques. C'est ce que produit en moyenne une couturière chaque jour dans l'un des ateliers du théâtre. "Ce qui change, c'est qu'ici on fait du travail à la chaine, ce n'est pas très créatif", raconte Viviane. Un travail d'usine auquel elles sont peu habituées. "Mais on se sent utiles", reprend Mony. Toutes travaillent en silence, ou en musique, concentrées sur leur objectif : 
 
Le masque qu'elle porte est bleue, muni de dentelles blanches en guise d'élastique. Mony a fabriqué sa propre protection depuis chez elle. Quand elle répond à une question, c'est en travaillant. Elle ne lâche jamais sa paire de ciseaux ou sa machine à coudre. Elle ne perd pas non plus son but : fabriquer le plus de masques possibles pour les agents de la ville. "On doit être solidaire, et fabriquer des masques. Si nous on baisse les bras, que devraient faire les soignants? On doit continuer, pour eux", précise -t-elle. Mony exerce son métier de couturière à l'atelier de fabrication des costumes des hommes du théâtre du Capitole dont elle est chef depuis plus de 30 ans. C'est dans sa salle de travail habituelle, qu'elle coud des masques en tissu, accompagnée d'un fond sonore masqué par le bruit régulier des aiguilles de sa machine à coudre, en rythme avec celui de la vapeur que crache le fer à repasser de sa collègue.
  

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Du matériel français, local

4 000 mètres de tissu. 400 kilomètres de fil. 6 000 mètres d'élastique. C'est autant de matières premières commandées pour la confection de ces masques. Du matériel en provenance de fabriquant locaux, ou français.
 
Pour être sûres de ne pas contaminer, ou de pas être contaminées, Mony et Anne sont vêtues de leur blouse à rayures bleues et blanches, celle qu'elles utilisaient pour les tâches salissantes comme la teinture par exemple. Une protection qui reste à l'atelier de couture des hommes, à la fin de chaque journée.
  Toutes s'activent de 9h à 16h. Elles ont repris leur rythme habituel de travail, pour lutter contre la propagation du Coronavirus.
 

Que deviennent les spectacles et billets ?

Le théâtre et l'orchestre du Capitole annulent leurs rendez-vous jusqu'à la mi-juillet. La direction propose aux détenteurs de billets de bénéficier d'un remboursement par internet ou par courrier. Pour cela, ils doivent envoyer leur billet ainsi qu'un RIB au même nom. Il est également possible de faire don du montant de son billet pour soutenir l'ensemble de la filière de la création artistique. Pour ces démarches, un mail : service.location@capitole.toulouse.fr ou une adresse postale : théâtre et orchestre du Capitole de Toulouse, service remboursement - BP 41 408, 31 014 Toulouse Cedex 6. La mairie de Toulouse et Toulouse Métropole mettent à disposition gratuitement toutes leurs offres culturelles en ligne pendant cette période de confinement : cliquez ici.