A cause de la crise sanitaire liée au Coronavirus, un nombre pour l'instant incalculable de personnes ont perdu leur emploi. Les demandes d'aide alimentaire se multiplient. L'Etat, représenté en région par le préfet, est désormais chargé de l'organisation de la distribution de denrées alimentaires.
Thomas Couderette du CEDIS (collectif d'entraide et d'innovation sociale) est inquiet. Avec d'autres associations, il tente de répertorier le nombre de personnes nécessitant une aide alimentaire d'urgence. Un chiffre qui ne cesse d'augmenter depuis le Coronavirus. En plus des personnes sans domicile fixe et de celles et ceux qui vivent dans des squats et bidonvilles, Thomas Couderette aborde trois autres profils, en attente de denrées alimentaires :
- Les résidents des quartiers populaires comme le Grand Mirail qui ont perdu leur emploi, qu'il soit légal ou illégal. Parmi eux, certaines familles entières vivaient de l'argent issu de la vente de stupéfiants.
- Les voyageurs dont 300 familles qui dorment illégalement sur des aires de stationnement.
- Les personnes qui vivent dans la rue avec un chien et ne peuvent s'éloigner du centre ville. "Ces gens se sentent particulièrement abandonnés, précise Thomas Couderette, il leur faudrait un stade avec l'accès à des douches".
Thomas Couderette demande "le respect du principe de mise à l'abri systématique à Toulouse". Ecoutez son témoignage :
La préfecture coordonne les aides alimentaires
Avant la crise sanitaire liée au Coronavirus, des associations telles que le Secours populaire, le Secours catholique, la Croix-Rouge ou encore Les Restos du Coeur, s'occupaient directement de distribuer de la nourriture aux personnes qui en avaient besoin. L'aide alimentaire n'était pas mise en oeuvre par l’État sauf pour les structures d'hébergement.
Mais la crise sanitaire a désorganisé ce dispositif. Depuis le Covid-19, l'Etat se charge d'organiser ces distributions. A Toulouse, le préfet de la région Occitanie Etienne Guyot a donc été sollicité pour coordonner cette organisation sur le territoire, y compris dans les squats et campements, une nouveauté. Il a décidé de confier la mission de distribution directe à la banque alimentaire. Ecoutez ses explications :
Au total, l'aide alimentaire va désormais bénéficier à environ 1 500 sans-abris dans le département de la Haute-Garonne.
(1/3) [#Coronavirus #COVID19] Depuis la mi-mars, compte tenu de la crise sanitaire, Étienne Guyot, @PrefetOccitanie a élargi aux habitants des squats et des campements l'aide alimentaire apportée toute l'année dans les structures d'hébergement de Haute-Garonne. @Min_Territoires
— Préfet de région Occitanie et de Haute-Garonne (@PrefetOccitanie) April 15, 2020
Concrètement, un groupe d'associations aide à la distribution des denrées alimentaires. La coordination est assurée par la banque alimentaire dont les produits viennent de dons de citoyens et de subventions de l'Etat. Parmi elles : Anras, la Croix-Rouge, le Secours catholique, le Secours populaire, les SIAO (services intégrés d'accueil et d'orientation). En plus de ces organisations, un dispositif a été mis en place par le ministère chargé de la Ville et du Logement et les services territoriaux.
Depuis le 10 avril un chèque service de 7 euros maximum par jour et par personne est distribué aux personnes sans ressources, vivant à la rue, dans des campements ou des bidonvilles, à l'hôtel ou dans des structures d'hébergement pour qu'ils puissent accéder à une offre alimentaire et d'hygiène. Trois opérateurs sont chargés de distribuer ces chèques auprès des personnes en fonction de leurs besoins. Des colis préalablement achetés sont donnés aux personnes qui ne peuvent se déplacer elles-mêmes.
La banque alimentaire en première ligne
La mission de distribution est donc confiée, par le préfet, à la Banque Alimentaire. Aurélie Racine, directrice de cette organisation à Toulouse, explique : "On vient en aide à tout le monde toute l’année, c’est notre métier". Elle reconnait que la situation n'est pas idéale mais souligne le travail des bénévoles et de nombreuses associations qui se démènent pour trouver comment distribuer une aide alimentaire à tous ceux qui en ont besoin. Et d'ajouter :
"On nous a demandé de coordonner l’aide aux personnes en grande difficulté et aux personnes qui sont dans des dispositifs d’Etat", précise Aurélie Racine. Pour les squats et les bidonvilles, une aide de la Banque Alimentaire et des Restos du Cœur est livrée à l’Anras chargée de la coordination. Concernant les étudiants, ils peuvent bénéficier de colis repas distribués par la Banque Alimentaire et le Crous.Au Secours Catholique ils sont debout à 5h du matin pour des maraudes, des associations qui venaient une fois par semaine chercher de la nourriture à distribuer passent désormais chaque jour chercher de la marchandise.
Internet pour faciliter les dons
Proxidon. C'est le nom de la plateforme numérique qui permet aux commerces de proximité et aux donateurs en général, de faire des dons de leurs surplus et invendus encore consommables. L'objectif étant d'aider les personnes les plus démunies.De plus, la banque alimentaire organise une collecte en ligne.
Numéros utiles
Banque Alimentaire : 05 61 47 33 01Secours populaire : 05 34 40 34 40
Restos du coeur : 05 34 40 12 11
Secours catholique : 05 34 25 67 40
Croix-Rouge française : 05 34 50 14 72
ANRAS : 05 34 31 76 30
SIAO : 115