Alors que l'Etat n'a encore donné aucune consigne à ce sujet, certaines villes françaises procèdent ou envisagent de procéder à des désinfections des rues et du mobilier urbain. C'est le cas de Toulouse qui lance une opération de désinfection la semaine prochaine.
Faut-il désinfecter les rues pour lutter contre le coronavirus ? La question est loin d'être tranchée nationalement.
Une absence de consignes
Sans consigne de la part des autorités et sans certitude quant à l'efficacité de telles mesures, des villes françaises envisagent de se lancer dans des opérations de nettoyage de leurs rues et de leur mobilier urbain. C'est le cas de la métropole toulousaine qui annonce ce vendredi 3 avril 2020 procéder la semaine prochaine à des opérations de désinfection ciblée. Le mobilier urbain, des commerces et les centres dédiés à l'accueil des malades du Covid sont concernés. Près de 200 sites ont ainsi été identifiés.Pas de désinfection générale
"J'ai souhaité que l'on regarde de façon attentive cette question" a expliqué le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, lors d'une conférence de presse, ce vendredi matin. "Nos conclusions nous amènent à écarter totalement une désinfection générale des rues. Cela ne sert à rien. Ce serait de l'énergie gaspillée".Et le président de Toulouse Métropole d'ajouter : "De plus, une désinfection générale représenterait un inconvénient car l'eau partirait directement dans la Garonne, ce qui représente un risque de pollution".
34 communes de l'agglomération concernées
La métropole a donc l'intention d'utiliser de l'eau de javel diluée. Pour une désinfection sélective des 180 points concernés dans l'agglomération. "Nous avons sollicité les 37 communes de la métropole", a expliqué Jean-Luc Moudenc, "elles sont toutes d'accord, à l'exception de Flourens, Saint-Jean et Beaupuy".Quant à l'aval des autorités sanitaires, le maire de Toulouse a indiqué, toujours à l'occasion de cette conférence de presse, avoir sollicité l'Etat, par le biais de France urbaine qui regroupe les grandes villes et les métropoles. "L'Etat n'a pas répondu mais nous ne pouvons pas attendre car il y a une demande sociale".
A noter que certaines villes françaises procèdent déjà à ce type de nettoyage : c'est notamment le cas à Nice, Cannes, Menton ou Colmar. Et ce, malgré l'avis rendu par la direction générale de la santé, en date du 25 mars, et qui estime "l'aspersion de Javel ou autre désinfectant est inutile tout en étant dangereuse pour l'environnement".Enfin, dans l'agglomération toulousaine, Tisseo pratique déjà une désinfection quotidienne de ses véhicules, sur ses réseaux bus, métro et tramway.